De 56 à plus de 600 membres, la Magyar Gárda se décuple

De 56 à plus de 600 membres, la Magyar Gárda se décuple

 

Affrontant la polémique toujours présente, la Garde Hongroise du parti d’extrême droite Jobbik a saisi l’occasion des commémorations de la révolution de 1956 pour intégrer 600 membres de plus aux 56 premiers.

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Visiblement, la Garde Hongroise attire. Après le cérémonial formel de création de cette garde attachée au parti Jobbik qui a eu lieu fin août avec l’intégration symbolique de 56 membres, c’est plus de 600 membres qui ont été intronisés le 21 octobre près de la Place des Héros.

Le parti Jobbik affirme qu’à la suite de la cérémonie d’investiture, des centaines de personnes l’ont contacté afin de rejoindre les rangs de la Garde Hongroise, et qu’ils comptent encore de 20 à 30 candidats quotidiennement. Au total, le nombre de candidats serait de 4000.

Des personnalités politiques de haut rang étaient présentes à titre individuel afin de conférer au moment toute sa solennité. M. Für, ancien ministre de la défense, et Mme Wittner, figure de l’insurrection de 1956, déjà présents lors de la cérémonie précédente, ont maintenu leur soutien malgré la polémique sur la nécessité, les buts, et la légalité des activités de la Garde.

Cette association «traditionaliste et culturelle», dont le leader, M. Gábor Vona, est aussi le président du parti Jobbik, a récemment accordé une interview au Budapest Times au sujet du traitement de l’information concernant la Garde par les journalistes. Affirmant l’aspect non-violent de cette dernière, M. Vona se présente comme le représentant d’un «nouveau radicalisme». Quant à la presse étrangère, elle a, d’après le leader d’extrême droite, «adopté les mensonges de la presse gauche-libérale hongroise de manière si peu critique» qu'elle est ainsi «devenue l'un des rouages dans la fabrique à mensonges du gouvernement Gyurcsány».

Interrogé sur l’uniforme polémique de la Garde, noir avec le symbole d’Árpád arboré par les Croix Fléchées qui ont envoyé des centaines de milliers de Juifs à la mort, M. Vona s’explique en affirmant que le modèle est un personnage folklorique et que « quiconque à qui cela rappelle les SS est un psychopathe dangereux, et devrait se tenir à distance des présentations au risque d’avoir une crise cardiaque ».

Dernièrement, le Procureur général, Tamás Kovács, a appelé la Garde Hongroise à suspendre certaines de ses activités, officiellement humanitaires et culturelles, qui ne correspondraient pas aux statuts de l’association déposés auprès de la Cour.

Quant à l’affrontement médiatique auquel la Garde se livre ainsi que la communauté juive, le message est très clair de la part de M. Vona : «je vois la Fédération des Communautés Juives en Hongrie (MAZSIHISZ) comme un groupe dégénéré qui commerce politiquement sur son passé».

Le Parti socialiste hongrois qui a condamné régulièrement la création et les activités de la Garde, a rejoint des militants Juifs ou pour les droits des Roms en plaçant des pancartes montrant des dirigeants nazis hongrois saluant le bras levé avec ce message : «L’Histoire se répète. Vous pouvez toujours retourner en arrière.»

Péter Kovács

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