Crise quantitive et qualitative

Crise quantitive et qualitative

Le logement social

 

La construction d'un parc de logements à loyer modéré, soutenue par les municipalités, est une des solutions prioritaires pour résoudre le problème des sans-abri et des surendettés. L'état des logements sociaux aujourd'hui en Hongrie est cependant critique.

 

 

„Ghetto” – on peut lire ce mot peint sur un mur du quartier de Ligetváros à Nagykanizsa, une ville hongroise près de la frontière croate. Les immeubles de ce quartier, construits il y a longtemps maintenant en vue d'y abriter un hôpital, ont été transformés en réalité en logements sociaux. Ils ont été rénovés pour la dernière fois dans les années 70. Ils sont situés loin du centre économique, des magasins, des lieus de travail. Les 400 habitants du quartier de Ligetváros se sentent stigmatisés et considérés comme des „gens à problèmes” lorqu'ils avouent où ils vivent.

Ce fut donc pour eux un grand soulagement quand en 2010, des étudiants de l’Université Corvinus de Budapest ont participé bénévolement à la rénovation de trois bâtiments de ce quartier. Ils ont également amélioré l’isolation thermique des logements afin de réduire les charges en chauffage. Ce projet de rénovation réalisé à titre bénévole a été récompensé du premier prix (15 000 euros) de la fondation autrichienne Unruhe en mai dernier. Il va se poursuivre dans trois villages du département de Tolna cet été.

Le manque des logements sociaux dans un état jugé „acceptable” est un sujet souvent évoqué par les ONG en Hongrie. Les logements à loyer modéré pourraient contribuer à résoudre entre autres le problème des sans-abri ainsi que celui des surendettés. D'après les statistiques publiées par l’ONG Habitat for Humanity, dont le but est de résoudre cette carence en logements sociaux, plus de 10 000 Hongrois quittent chaque année les institutions sociales, telles que les orphelinats ou refuges, et sont en recherche d'un toit. Plus de 1,2 millions de personnes vivent dans des conditions de logement intolérables en Hongrie. Beaucoup de jeunes couples (plus de 100 000) doivent fonder une famille sans pouvoir compter sur le soutien financier de leurs parents. Plus de 200 000 retraités ont aujourd'hui du mal à payer leurs factures, et doivent serrer leur budget, particulièrement sur la partie alimentaire.

Ces groupes sociaux pourraient tous bénéficier de logements sociaux au vu de leur situation, cependant les municipalités hongroises ne disposent en totalité que de 200 000 logements sociaux. Les trois quart de ces logements sont aujourd'hui insalubres. Par conséquent, les quartiers où ils se situent sont devenus de vrais „ghettos”, ce qui multiple les difficultés des habitants.

Selon les estimations des ONG, il faudrait au moins 40 milliards de forints pour pouvoir construire 5 000 logements sociaux. Bien que le Nouveau Plan Széchenyi encourage „la réhabilition urbaine sociale ”, le gouvernement n’a réservé aucun budget à cette fin pour 2012-2013.

Outre la nécessité de relancer la construction de logements sociaux, il est nécessaire de changer les mentalités sur ce type de logements, les idées reçues et les comportements hongrois face à l'habitat. Un travail d'éducation devient indispensable. Actuellement la majorité des Hongrois préfèrent acheter que louer. D'ailleurs moins d’un appartement sur dix est à louer en Hongrie dans un parc d'environ 4,3 millions d’appartements. La propriété immobilière empêche pourtant la mobilité et par conséquent en Hongriela possibilité de fait de trouver un travail dans une autre région du pays, surtout que le marché immobilier est aujourd'hui dans une situation de blocage et il devient difficile de vendre son bien immobilier.

Zeisler Judit

 

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