Corniche Kennedy
Corniche Kennedy, le film de Dominique Cabrera s'intègre avec une douce justesse dans la violence que porte l'histoire de Marseille, jusqu'à l'institut français de Budapest ce mardi 11 septembre.
Au pied des villas, la jeune fille de bonne famille dévore d'envie les excès des jeunes des quartiers tandis qu'ils plongent du haut de la ville, pour se perdre dans l'eau remuée au contact des falaises. Ensemble ils créent des aventures sur la diversité qui fait l'identité de la 2ème ville de France. Le film essaie d'en faire preuve sans grande subtilité mais transporte avec sensibilité plusieurs émotions. Les pulsions des sauts sont crues, l'enthousiasme est brut et la sensation de liberté est partagée avec le public.
L'histoire policière est à laisser de côté si l'on ne souhaite pas se mêler aux incohérences qu'elle crée. Le film n'échappe pas aux éternelles longueurs du cinéma français. Pourtant, chaque minute raconte une histoire. Qu'il s'agisse du sourire malicieux des acteurs, de l'excitation refoulée, de l'inquiétude éprouvée à la vue d'une route formée de virages, vides, goudronnés, ou du visage d'un protagoniste dans les cheveux au vent de la jeune fille en moto. Les scènes où l'histoire ne semble pas avancer laissent le temps aux spectateurs de se fondre dans un silence interrogeant l'avenir des personnages, bien gardé par le déroulement arbitraire des évènements.
Le film reste trop aimable avec ses personnages, mais les spectateurs en retiennent la beauté des paysages et ressentent la légèreté de ces lourdes vies menées.
En conclusion, Marseille est le seul décor possible pour ce film. La bande son y répond parfaitement avec des lents et lourds morceaux de rap français qui déguisent les transitions entre accomplissement du risque et réalité.
Anna Monnereau
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