Cézanne et le passé

Cézanne et le passé

L’événement de l’année au Musée des Beaux-Arts

Image retirée.Après le Grand Palais de Paris et certains des plus grands musées américains une grande exposition dédiée à Cézanne a ouvert ses portes à Budapest. L’enjeu est de taille : présenter Cézanne autrement : entre la tradition et les générations d’après. Le Musée des Beaux-Arts expose les chefs d’œuvre de sa riche collection et accueille d’autres tableaux célèbres grâce aux prêts exceptionnels de collections particulières et de musées à travers tous les continents.

 

 

Il y a quelques mois c’était au Grand Palais de Paris que nous avons vécu la grande aventure des Stein à propos de leur collection Cézanne, voilà que Budapest nous étonne avec sa riche collection d’art du 20ème siècle que nous devons aux mécènes d’art hongrois.

Une campagne de promotion est d’ailleurs prévue dans plusieurs capitales européennes pour attirer le plus de visiteurs possible  à cette exposition unique en son genre. Car les toiles proviennent de la Galerie Nationale de Canberra tout aussi bien que du Getty de Los Angeles ou du Metropolitan de New-York, puis de Washington, Boston et de Rio de Janeiro. Elles arrivent également de tous les grands musées et des collections privées européennes de Paris, Londres, Zurich et Bâle.    

Les baigneuses,  la montagne de Sainte Victoire, les portraits et les célèbres natures mortes de Cézanne sont accrochés dans un nouveau contexte au musée. Une centaine d’œuvres de Cézanne, des huiles, des aquarelles et des dessins est exposée et accompagnée par des œuvres d’autres maîtres qui nous révèlent une approche différente de son univers pictural.  

A l’entrée nous apercevons La Montagne Sainte-Victoire au grand pin de Cézanne entre un paysage de Nicolas Poussin et un autre de Georges Braque. Judit Geskó, commissaire de l’exposition explique que le visiteur est tout de suite confronté avec le leitmotiv de l’exposition : le passé, les racines de l’art de Cézanne et tout son héritage artistique : pourquoi pouvons-nous le considérer comme le précurseur de l’art moderne avec « sa géométrie de la couleur ». Cézanne s’est inspiré de Poussin, il en parle, tout comme ses élèves dont nous avons les références. Il y a des toiles et des dessins de Cézanne qui témoignent de l’influence de Poussin. La commissaire fait référence également à l’exposition de Philadelphie : Cézanne and Beyond où l’on a présenté, de même, des peintres américains du 20ème siècle qui ont assimilé ou subi l’influence du maître.

A Budapest, au long des salles de l’exposition, il y a aussi un fil conducteur biographique. Né à Aix en Provence, il est camarade de classe de Zola. Il y a une amitié durant de longues années entre eux jusqu’au moment où, dans un roman de Zola, Cézanne découvre un personnage qui lui ressemble étrangement. Ils se réconcilient beaucoup plus tard. On remarquera également tous les protagonistes qui ont écrit sur l’influence que les maîtres anciens ont exercés sur Cézanne à commencer par Charles Baudelaire et puis les Hongrois Lajos Fülep et Simon Meller.

Pour l’occasion nous avons aussi son autoportrait ainsi qu’une toile représentant son épouse, puis son fils déguisé en Arlequin – figure hautement symbolique dans l’art.

Les baigneuses – ce rappel du jardin d’Eden – revient constamment sur ses toiles. On y découvre l’influence du Titien et de Raphael et il y a des interprétations psychanalytiques également à ce sujet. Ce sont aussi des souvenirs des baignades avec Zola dans la rivière dans le pays d’Aix qui sont à l’origine de ces tableaux. Picasso reprendra aussi plus tard le sujet mais changera la composition cézanienne.

Son buffet, magnifiquement restauré pour l’événement attend avec des autres natures mortes le public qui aime justement le quotidien représenté dans l’œuvre. Le public est ravi des Joueurs de carte dont on a réuni à Budapest une variante du Musée d’Orsay et celle du Metropolitan Museum de New-York.

Imaginez que, de son vivant, Cézanne était à peine reconnu et que c’est l’héritage de son père banquier qui l’a sauvé et qui lui a permis vers la fin de sa vie la création d’une œuvre qui a marqué tout l’art d’avant-garde.

La montagne de Sainte-Victoire devient un motif essentiel et illustre toute l’évolution de Cézanne. Dans une étude de Denis Coutagne nous trouvons la description de toutes les étapes, aussi le moment où « la Sainte Victoire s’est faite lumière et ciel, les arbres composent une couronne baroque pour mieux conduire le regard là-bas... »  

Szépművészeti Múzeum

XIV.Dózsa György út 41

Jusqu’au 17 février 2013

Ouvert du mardi au dimanche de

10h à 18h 

Éva Vámos

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