Budapest-sur-Danube
Budapest regorge de projets de développement urbain ambitieux, en particulier dans des zones délaissées le long du Danube. Signe que la ville, jusqu’à présent peu tournée vers son fleuve, cherche à se rapproprier ce territoire oublié.
A l’occasion du mois de l’architecture, une série de conférences s’est tenue, en particulier à l’Institut français où le premier opus avait pour thème «La reconquête des fronts d’eau oubliés : les nouveaux territoires urbains». Outre des exemples français, relatifs au parc-promenade des berges du Rhône à Lyon, au projet de développement urbain Lyon-Confluence et au ré-aménagement de l’île de Nantes, deux exemples hongrois ont été abordés à cette occasion: les projets urbains de Kopaszi gát et de Budapest21.
Kopaszi gát
Bence Turányi, de l’agence T2a, a présenté l’aménagement de la presqu’île de Kopaszi, située côté Buda, au sud du pont Lágymányosi (11e arrt).
Ce territoire de 10 hectares a longtemps été abandonné et le site, anciennement un port industriel, était partiellement utilisé en tant que lieu de villégiature dans les dernières décennies du régime communiste jusque dans les années 1990. En 2005, une compétition a été organisée pour la réhabilitation de cette zone afin d’y développer un parc d’aquaculture couvert ainsi, notamment, qu’un vaste centre thermal.
Si ce concours a été remporté par l’architecte hongrois Jenô Kapi, les propositions avancées par le bureau T2a architectes ont retenu l’attention du jury qui leur a attribué le deuxième prix. A ce jour, le projet proposé par Jenô Kapi n’a pas vu le jour, contrairement aux aménagements annexes confiés par la société Öböl XI Ltd., l’actuel propriétaire du site et développeur de ce vaste projet, au bureau T2a.
En fait la proposition de T2a dépassait le cadre fixé par la compétition puisqu’il proposait également le développement de la mince bande de terre qui sépare le Danube de cette baie avec de petits pavillons et une zone de détente et d’activités sportives. Avant que Öböl n'acquiert le site, cet étroit terrain était parsemé de baraques en bois, de petits restaurants ainsi que du bureau de la police fluviale au Nord du site.
T2a a proposé d’ériger les nouvelles constructions au même endroit que ces anciennes structures et d’employer une typologie de bâtiments caractéristique des fronts de mer, avec des structures légères en bois. L’aménagement paysager a été étudié et dessiné en connexion étroite avec les bâtiments. Mais si le site s’avère un lieu de promenade agréable et inédit, les bâtiments sont encore vides à l’heure actuelle et certains d’entre eux peuvent être loués par des entreprises ou des particuliers: avis aux amateurs!
Csepel 2020
C’est à l’occasion du mois de l’architecture que la Ville de Budapest a choisi d’annoncer sa candidature à l’organisation des Jeux Olympiques de 2020. Depuis la défaite de Madrid, candidate à l’organisation des JO de 2016, finalement remportée par Rio de Janeiro, Budapest se prend à rêver d’être la prochaine capitale européenne, après Londres, à accueillir cet événement sportif international. Elle a ainsi dévoilé le projet urbanistique lié à cette candidature: Budapest 21.
La partie nord de la presqu’île de Csepel est aussi vaste que le centre ville de Budapest et présente l’avantage d’être encore vierge de toute construction. Un accord a été passé entre la mairie de Budapest et celle de Csepel et un mouvement pour promouvoir les JO à Budapest (BOM) a été créé. Un projet qui tombe à point nommé pour la Ville qui ambitionne de réaménager les rives du Danube et de les intégrer à la dynamique de développement urbain de Budapest.
Plusieurs projets d’aménagement sont actuellement en cours le long du Danube, le fleuve étant le lien entre ces futures zones d’activités et d’attractivité: au Nord, Hajógyári Sziget, au centre Belváros et Csepel Sziget au Sud. Le projet Budapest 21, qui concerne la partie Nord de l’île de Csepel, est développé par le promoteur espagnol Martin Sa-Fadesa, déjà propriétaire d’une partie du terrain. Ce projet consiste en un développement mixte entre complexes sportifs, bureaux, immeubles d’habitation et axes de circulation.
Budapest présente l’avantage de disposer de milliers d’hectares à développer. Outre Budapest 21 et Kopaszi Gát, le projet urbanistique de Duna City, imaginé par Erick van Egeraat, ou encore le Duna Passage conçu par Norman Foster sont quelques-uns des rêves d’une capitale qui voit grand.
Frédérique Lemerre
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