Budapest 7s : Entre terre et bière

Budapest 7s : Entre terre et bière

De drôles de clans, venus de part et d’autre de l’Europe, se sont installés au Spartacus Sporttelep, stade du Xe arrondissement, ce Samedi 29 Juin. Ballon ovale en main, ils se sont livrés d’épiques affrontements dans un seul but : être couronné vainqueur du très convoité « Budapest 7s ».

Discipline explosive et extrêmement rapide, devenue olympique à Rio de Janeiro en 2016, le Rugby à 7 n’est pas pour autant dénué de contacts féroces. A Budapest, la vélocité et la puissance de plus d’une centaine de joueuses et de joueurs ont été mises à rude épreuve. Le tournoi féminin était composé de 6 équipes, contre 12 pour le tournoi masculin.

Parmi les formations hongroises, Medvék, l’Université de Debrecen, Tárnok, les Exiles et les flamboyants espoirs de Honfoglalók étaient de la partie. C’est d’ailleurs la section féminine de Medvék qui a remporté le tournoi féminin, écrasant à la volée de courageuses Autrichiennes, Néerlandaises et Lituaniennes.  Chez les hommes, seuls les Exiles se sont hissés jusqu’en finale, avant d’être renversés par les Italiens de l’UAR 7s. Une équipe multiculturelle était également présente, composée de plusieurs Hongrois, de deux Français et d’un Maltais.

Tout au long de la journée, le beau jeu était à l’honneur, magnifié par un absolu fair-play, et par de nombreux sourires, bien que souvent dissimulés par la terre recouvrant les visages. Mais plus un rugbyman est maculé, plus son match est réussi, proclament souvent les éducateurs des écoles de rugby.

Rugby et Soproni

Au regard de l’ambiance générale, le sport apparait principalement comme un prétexte pour improviser une grande fête rafraichissante, sous un soleil peu clément. Mais après tout, c’est peut-être aussi cela le rugby. Le respect des traditions ancestrales du ballon ovale implique l’irruption de la fameuse troisième mi-temps. Cette période de fraternité et de magie, dans laquelle les ennemis d’un match deviennent les complices d’une vie.

Ainsi, piscines, bières et victuailles ont véritablement rythmé cette belle journée, bercée par les mélodies d’un DJ inspiré par ces insolites circonstances. Cet épisode de sport, d’amitié et de rencontre fut un succès en tout point, au cœur duquel, même les quelques blessé(e)s se retrouvèrent hilares. En effet, difficile de songer à sa peine devant les pitreries des Allemands de l’équipe « Alibaabaas ». Ces Francfortois déguisés, sont des habitués de ces tournois internationaux de rugby à 7. Ceux-ci, sans s’essouffler, ont dansé et chanté de 8h à 20h, entrainant avec eux, bon nombre de leurs homologues européens. Parmi les anecdotes clés de la journée, il semble fondamental de conter que ces égayants germains ont remporté la 3e place du tournoi face à des Zurichois tout aussi espiègles. Cependant, les deux équipes ne se sont pas départagées sur la pelouse, mais par l’intermédiaire d’un jeu endiablé mêlant bière et dextérité.

Il faut bien admettre que cette journée semblait déconnectée du temps et de l’espace. Ce microcosme, carrefour d’origines et de langues, garni d’un fascinant goût pour le vivre ensemble, c’est là le pari réussi des organisateurs. Cette édition s’est terminée tard dans la nuit, dans l’un des nombreux haut-lieux de la vie nocturne Budapestoise. Il ne fait aucun doute que le Budapest 7s se tiendra de nouveau en 2020, alimenté par de nouveaux joueurs venus de nouvelles contrées, tous unis dans l’euphorie et la camaraderie.

Hugo Cellarier

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