Bataille dans les airs
Ryanair vs. Wizz Air
La compagnie aérienne hongroise, crée en 1946, a mis la clé sous la porte pour cause de faillite. A peine refroidi, les vautours se rassemblent sur le corps de Malév. Une fenêtre s’ouvre donc pour les concurrents. Qui reprendra en premier les lignes vacantes à destination de Budapest ? D’un côté, Ryanair compagnie low-cost irlandaise, de l’autre Wizz Air, la low-cost hongroise. La bataille risque d’être tendue.
Les Hongrois ont été choqués, le 3 février dernier, par l’annonce de la faillite de Malév, même si la mauvaise situation financière de la compagnie aérienne faisait partie de l’inconscient collectif. Les plans de sauvetage de Malév qui ont indirectement causé sa faillite, n’ont pu finalement éviter l’inévitable.
Ryanair a été la première à lorgner sur l’opportunité de croissance . Avant même de voir Malév clouée au sol, elle a annoncé dès le mois de janvier 5 nouvelles lignes depuis Budapest. Ensuite, la société irlandaise a porté ce nombre à 31, incluant Paris Beauvais et Charleroi, dans le but de transporter jusqu’à 2 millions de passagers chaque année. Quoique la donne ne soit pas rose car 13 lignes ont déjà été supprimées, à peine mise en service, du fait de problèmes administratifs. En effet, les douanes hongroises obligent ses équipages à passer l’immigration à chaque arrivée, une procédure irréalisable pendant les 25 minutes d’arrêt technique entre deux vols. Cette procédure n’est valable que pour les vols en provenance du Royaume-Uni ou d’Irlande. Michael O’Leary, PDG de Ryanair appelle les autorités hongroises à justifier cette règle "stupide", et unique dans les 170 aéroports européens. Depuis sa reconquête du marché hongrois, la low-cost irlandaise dépense plus de 290 millions de HUF en campagne publicitaire, une stratégie rentable, vu qu’en deux semaines elle a enregistré 45 000 réservations.
Wizz Air, la low-cost hongroise veut également sa part du gâteau, en proposant 50 000 billets d’avions promotionnels aux détenteurs de billets Malév, une mesure fortement réprimandée par Ryanair. Aussi, la compagnie irlandaise s’est adressée à la Commission européenne : étant donné que le copropriétaire de Wizz Air est de nationalité non-européenne, la société abuse du droit de libre circulation sur tous les aéroports de l’Europe. Cette accusation est fortement contestée par Wizz Air.
La compagnie aérienne hongroise Malév a cessé ses activités après 66 ans de service. Il faut noter que les aides publiques accordées à Malév ont été jugées illégales par Bruxelles, ce qui a engendré la perte de confiance de ses partenaires commerciaux, coup de grâce porté au "Hungaricum" aérien.
Source : HVG
Kata Bors