B comme Béjart

«Echapper à sa propre chronologie est une joie que donnent les rêves.»

L’un des plus grands maîtres du ballet moderne, Maurice Béjart, est décédé en novembre dernier à l’âge de 80 ans. Mais ce chapitre de l’histoire de la danse n’est pourtant pas clos : les travaux de ses disciples font retentir sa voix ou, plus exactement, ses pas aux quatre coins du monde, y compris en Hongrie.

L’Institut Français de Budapest, en collaboration avec les Ambassades de Belgique et de Suisse, propose une soirée-hommage à Maurice Béjart le 29 janvier 2008, avec la participation de deux chorégraphes, Gábor Keveházi et Iván Markó qui sont eux-mêmes des figures emblématiques du ballet contemporain en Hongrie. Ce dernier a fondé le Ballet de Gyôr en 1979, après avoir passé sept ans à Bruxelles, dans le Ballet du XXe siècle créé en 1960 par Béjart. Même aujourd’hui, Markó ne cesse d’être « accusé » de n’apporter rien d’autre pour nourrir ses chorégraphies que ce qu’il a appris de son maître. De bien amères accusations !

Après avoir fait ses études, notamment sous la direction de Roland Petit, Béjart, originaire de Marseille, se lance à la conquête du monde : déjà sa première chorégraphie, L’Oiseau de feu (1952) connaît de nombreux échos positifs, et la liste continue avec plusieurs spectacles sur la musique de Beethoven, avec Le Sacre du Printemps en 1959 à Bruxelles, qui sera suivi un an plus tard de la fameuse création sur le Boléro de Ravel. En 1987, il fonde Béjart Ballet Lausanne qu’il dirige jusqu’à sa mort.

En 2001, à l’âge de 74 ans, Béjart signe une chorégraphie sur des musiques de Bach, Barbara et Jacques Brel (avait-on jamais pensé à ce métissage raffiné ?) à laquelle il donne le titre Lumière.

Le documentaire de Marcel Schüpbach B comme Béjart se propose de présenter le maître au travail. A découvrir ou redécouvrir…

La discussion (avec une traduction simultanée), suivie de la projection (en VO, avec des sous-titres en anglais), commence à 18h dans l’amphithéâtre de l’Institut Français (17, Fô utca, 1er arrt.).

Sophie Lemeunier