Adieu à la Galerie nationale !

Adieu à la Galerie nationale !

Regroupement des musées

 

Le 7 novembre dernier, le directeur de la Galerie nationale hongroise a remis une lettre de démission qui prendra effet le 31 décembre prochain. Sa décision est la conséquence directe de la décision prise par le gouvernement qui vise à regrouper la Galerie et le Musée des Beaux-arts. Une mesure qui divise les professionnels de ce milieu artistique...

 

 

Le 21 octobre dernier, le gouvernement a pris un arrêté portant sur les mesures à prendre pour la construction d’un nouvel ensemble de bâtiments qui abriterait les collections publiques. L’arrêté souligne que le gouvernement s’oriente vers la construction d’un nouvel édifice national dans le quartier Andrássy pour réduire notamment la circulation sur la place des Héros. D’après ces nouvelles orientations, la Galerie nationale et le Musée des Beaux-arts doivent fusionner. Les mesures concernant la restructuration de ces établissements, avec des conséquences sur le personnel, doivent être prises à compter du 29 février 2012. Afin de mener à bien ce projet, le premier ministre Viktor Orbán a ordonné l’allocation de 30,9 millions de HUF en vue de ce regroupement et a désigné le directeur du Musée des Beaux-arts, László Baán, commissaire en charge de cette réorganisation du quartier des musées.

 

Les critiques

Certains spécialistes et organisations professionnelles s’inquiètent du peu d’études préalables réalisées pour effectuer cet investissement lourd. Les professionnels de ce secteur ont à ce jour obtenus très peu d’informations sur le projet architectural lui même, mais aussi sur le lieu exact de la construction ainsi que sur son coût. La branche hongroise de l’Association internationale des critiques d’art (AICA) a affirmé qu’aucune analyse préliminaire ni étude de fonds n’ont été réalisées malgré le fait qu’il s’agisse d’un des plus grands investissements du siècle dans le domaine des musées. D’après le communiqué de József Mélyi, président de la branche hongroise de l’AICA, le gouvernement ne dispose pas pour l’instant d’un schéma de fonctionnement et de financement des collections publiques. "Dans la situation actuelle, la suppression d’une institution sans justification et la mise en route d’un investissement aux coûts gigantesques seraient une erreur fatale" note le communiqué.

De son côté, László Baán s’est dit satisfait de la réaction des organisations professionnelles qui reconnaissent que ce projet sans précédents soit une marque de courage de la part du gouvernement. "Si l’arrêté du gouvernement avait été lu avec plus d’attention, les associations auraient appris que j’ai été nommé commissaire en vue de préparer la réorganisation du quartier des musées. Je pendrai donc en compte des critères comme l’aménagement de la ville et la circulation. On ne peut toutefois pas reprocher au gouvernement de ne pas avoir suffisamment préparé ce projet alors même que la phase de préparation n’en est qu’à ses prémices. Il ne s’agit là que d’un malentendu ou d’une mauvaise interprétation des faits. J’ai deux ans devant moi pour réaliser ce projet et, depuis ma nomination, un seul mois s’est écoulé" a-t-il expliqué.

On peut quand même s’interroger sur plusieurs éléments autour de cette nouvelle idée qui vient de sortir de terre : ce réaménagement sera-t-il guidé par une vraie conception artistique et , en outre, le moment est-il bien choisi pour effectuer un investissement d’une telle ampleur, en cette période de crise ?

Máté Kovács

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