Édito

Edito
Au seuil de cette nouvelle année 2023, j’associe mes souvenirs au colloque du centenaire de la revue Europe dont l’esprit et les traditions nous inspirent. Tout particulièrement le volet « Voix d’Europe » et « Guerres et paix vues d’Europe » Cette revue est proche de nous, car nombre de jeunes talents de l’Europe centrale et orientale ont été découverts et édités par Romain Rolland, Jean Guéhenno et Jean-Richard Bloch. L’histoire de la découverte de Panait Istrati est la plus connue, mais leur contribution à la naissance d’un des meilleurs essais de Ervin Sinkó est plutôt oubliée. Romain Rolland a trouvé sa confession poignante. Sinkó a assumé le rôle de chef révolutionnaire en 1919 puis il a émigré et il est devenu apatride. Les pérégrinations de Sinkó s’achèvent pour quelques temps, ses œuvres sont bien accueillies à la rédaction de la revue à Paris.  Le rôle messianique, le rôle du révolutionnaire reviennent dans ses réflexions qui seront publiées simultanément dans Europe et dans la revue Korunk à Cluj (Kolozsvár). La tragique tourne au comique avec la figure de certains héros.  Jean-Richard Bloch - assistant à la présentation de Švejk de Hašek au théâtre du Piscator à Berlin – découvre, en la figure du brave soldat, le anti-héros de l’époque.

Des étoiles au son éclatant

Jonathan Tetelman
C’est déjà la troisième visite de Jonathan Tetelman, ténor chilien-américain, très jeune (35 ans) et très talentueux, mais c’est la première fois qu’une soirée entière lui était consacrée. Il arrive à l’invitation de Margitsziget, et malgré les difficultés du transport en public sur l’ile, une foule importante l’attend au pied du château d’eau. La magie de Puccini et Tetelman.

Livia versus Marie

MŰSZAK
Il faut se rappeler deux événements : le mystère des tableaux disparus, dont l'explication est la révolte des maîtres qui, de l’au-delà, ont effacé leurs tableaux cachés dans des coffres-forts ; et la réapparition puis la disparition définitive des couleurs d'un tableau exposé dans la vitrine d'un encadreur, János.

La vie des choses

La vie des choses
En mai 2022, nous avions assisté à la présentation du livre « L’anomalie » de Hervé Le Tellier à l’Institut Français de Budapest. L’œuvre, récompensée par le prix Goncourt en 2020, présente sept personnages. Très brièvement résumé, ces personnages se dédoublent, ce qui conduit chacun à se rencontrer lui-même.  Cette trame permet à l'auteur d'aborder les mystères psychologiques de la vie humaine. L’ouvrage est passionnant et sa lecture vivement recommandée.

L'AIGLE ET LA ROSE de Serge Hayat

L'AIGLE ET LA ROSE
Après nous avoir séduit avec l’Empire en Héritage qui retraçait la vie de l’Aiglon, fils de Napoléon 1er, François duc de Reichtstadt et roi de Rome, Serge Hayat nous raconte la vie intime et passionnée de Joséphine de Beauharnais et Napoléon, dans son nouveau roman très documenté intitulé L’AIGLE (symbole impérial) et la Rose (second prénom de Joséphine).

La fabrique du crime de solidarité par les États européens

Lesbos
Depuis 2014, 27 507 migrants ont été retrouvés morts en Méditerranée (1). Ces derniers fuyaient la guerre, la persécution, la famine, la misère et le réchauffement climatique. Face à cette tragédie humaine, il semblerait naturel de voir les pays qui se revendiquent « des droits de l’Homme » agir. Pourtant, depuis la fin de l’opération « Mare Nostrum » en 2014, les seules actions salvatrices mises en œuvres en Méditerranée viennent d’initiatives citoyennes, d’ONG. Pire encore, ces associations sont criminalisées par les gouvernements qui entravent délibérément l’assistance en mer et assurent aux migrants qui arrivent à bon port des conditions de vie déplorables. C’est ce que démontre Jean Ziegler dans son livre Lesbos, la honte de l’Europe, traduit en hongrois par Attila Piroth.