Joe Bel : « Stevie Wonder est mon idole absolue »

Joe Bel : « Stevie Wonder est mon idole absolue »

L’ex-hypokhâgneuse et étudiante en Histoire de l’art a tout plaqué pour la musique. Après deux mini-albums salués par la critique (« In The City » & « Hit The Roads ») et une entrée assez remarquée dans le landernau folk/soul, elle écume les festivals guitare à la main, dont le Sziget.

 

JFB : Tu es ici grâce à ta victoire au concours Jeunes Talents Francophones du Sziget. Satisfaite ?

J.B. : Totalement ! La sélection s’est déroulée sur Internet et je me suis retrouvée dans les quatre finalistes. Nous avons donné un concert à Paris et le jury m’a élue. La toute première coupe de ma vie ! J’ai alors commencé à regarder de plus près ce que représentait le Sziget. Je n’étais jamais venue là avant. Je savais déjà que c’était grandiose, mais pas à ce point-là. L’ambiance est indescriptible !

JFB : As-tu déjà chanté à l’étranger avant le Sziget ?

J.B. : J’ai la chance de vivre cette fabuleuse aventure depuis l’année dernière. Je me suis notamment produite au KulturZelt de Kassel à l’été 2014 (Allemagne), aux Nuits Botaniques de Bruxelles en mai ainsi qu’au LaSemo à Enghien (Belgique) en juillet dernier. Je serai au Bruxelles Summer Festival le 18 août. Une fois, je suis apparue sur la même affiche qu’Elton John (au Stimmen Festival 2014 à Lörrach, Allemagne, ndlr) ! Je n’en revenais pas. Il y a de la place pour ma musique hors de France.

JFB : Le chanteur israélien Asaf Avidan est ton parrain de scène. Vous vous entendez bien ?

J.B. : Très bien ! J’assure pas mal de ses premières parties. Son producteur lui a soumis une liste d’artistes avec lesquels le lien pourrait éventuellement fonctionner en France, en Hollande, en Belgique, et au Luxembourg. Il m’a choisie, et ça me paraît toujours aussi incroyable aujourd’hui. J’ai été contactée dix jours avant le début de sa tournée et j’ai dit « oui » direct ! J’ai annulé tous mes rendez-vous.

JFB : Il paraît que tu as tourné dans un film ?

J.B. : L’info est exacte ! Le titre n’a pas encore été défini (« Un coup à prendre », dit le site de référence AlloCiné, ndlr) mais la sortie est prévue pour début 2016. Je joue une chanteuse à ses débuts, managée par Manu Payet, et mes compositions alimentent la bande originale. Le réalisateur, Cyril Gelblat (Les Murs Porteurs, 2007) tenait à une histoire naturelle, vécue. Il ne souhaitait pas installer à ma place une actrice tentant de s’approprier un répertoire. Une expérience hyper enrichissante.

JFB : Ton répertoire résonne comme une ode à la soul. Quelles sont tes influences ?

J.B. : J’écoutais beaucoup Stevie Wonder. C’est mon idole absolue. Mon Dieu, presque ! J’adore particulièrement « Too High » sur l’album « Innervisions » (1973). J’aime aussi énormément l’afrobeat, surtout Fela Kuti (l’inventeur de ce genre mixant jazz, funk et musique traditionnelle africaine, ndlr), et toutes ces rythmiques lancinantes, ces chansons chaloupées qui durent et te mettent dans une sorte de transe…Les Beatles et la pop anglaise des années 60/70 m’ont également forgée.

JFB : Plutôt « populaire », en somme…

J.B. : C’est ce à quoi j’ai eu accès quand j’ai grandi. Mes parents n’étaient pas fascinés par les trucs spéciaux. Au fond, j’aime cette idée de pouvoir parler à plein de gens à travers la musique, cette communion qu’on peut avoir avec le public…Par exemple, Paul McCartney écrit des mélodies qui paraissent grossièrement évidentes, mais qui en même temps, racontent son style, son identité propre ! Je recherche, comme lui, la beauté dans la simplicité. Je veux montrer ce qui sort de moi sur scène.

Propos recueillis par Joël Le Pavous

Photos :Lepetitebulletin.net (1), Arnaud Scherer - szigetfestival.com (2), Joël Le Pavous (3)

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