A la veille du 14 juillet

A la veille du 14 juillet

Rencontre avec SEM. Roland Galharague, Ambassadeur de France en Hongrie

SEM. Roland Galharague passera pour la première fois le 14 juillet à Budapest. Cette célébration permet la rencontre des deux communautés, française et  hongroise qui entretiennent des liens très forts.

 

 

JFB : Qu’attendez-vous de la célébration à Budapest de la fête nationale, qu’attendez-vous des rencontres avec les Hongrois à cette occasion ?   

SÉM. Roland Galharague : Le 14 juillet dans la vie de la communauté française à Budapest est l’occasion de nous retrouver tous ensemble et d’éprouver ce qui nous lie : le fait d’être Français, la langue, la solidarité. La communauté française à Budapest est une communauté jeune et active. Il y a de très nombreuses associations et plusieurs organes de presse français. Le 14 juillet est l’occasion de célébrer ensemble la fête nationale,  les valeurs de la République, liberté, égalité, fraternité, mais c’est aussi une manifestation à laquelle nous associons tous nos amis Hongrois, parce que les valeurs de la République, ce sont des valeurs que l’on partage avec la Hongrie. Pour les Français, la Hongrie est d’abord identifiée à l’image de la Liberté. La Hongrie pour les Français, c’est 1848, c’est 1956 et 1989 .Ce sont des images très fortes qui font qu’il existe malgré les vicissitudes de l’histoire et de la politique un lien affectif très fort entre la France et la Hongrie. Le 14 juillet, c’est plus que la célébration d’un moment historique, la rencontre de deux communautés  qui  doivent affronter les défis du moment qui sont très nombreux puisque l’Europe se trouve à un moment extrêmement significatif de son histoire et de la construction de l’Union européenne .

– Ce sont des moments décisifs de l’évolution de l’Union européenne que connaissent aujourd’hui la France et la Hongrie. Comment évoluent les contacts entre les deux pays?

Les contacts sont très-très fréquents, puisque nous sommes tous les deux membres de  l’UE. Le rythme des rencontres entre chefs d’État et de gouvernement s’est beaucoup accéléré ces derniers temps. On est passé d’une époque où il y avait simplement un sommet des chefs d’État par an à une époque où l’on envisage pratiquement un sommet tous les deux mois - si j’ai bien lu la feuille de route du Président du Conseil européen M. Van Rompuy. Les occasions de contact entre nos dirigeants au plus haut niveau sont donc très fréquentes.

– Il y a beaucoup de projets de coopération dans les domaines universitaire, économique, commercial et culturel. Quels sont les points forts de ces relations ?

 Pour vous répondre de manière synthétique, je rappellerai que la France et la Hongrie ont signé, en 2008, un partenariat stratégique, ce qui implique une  coopération  très forte dans tous les domaines – dans le domaine culturel c’est le directeur de l’Institut Français, M. François Laquièze qui vous en parlera mais je veux quand même souligner la très grande vigueur de notre coopération éducative et universitaire.

La France a beaucoup investi en matière de bourses destinées aux étudiants hongrois. Il y a en Hongrie une dizaine d’établissements secondaires qui ont des filières bilingues et je suis constamment frappé par le nombre de mes interlocuteurs – dans tous les secteurs- qui parlent un français absolument impeccable. C’est très important que la Hongrie et la France travaillent ensemble, préfigurant ce que sera sans doute l’UE de demain, c’est à dire une Union où les éléments d’identité seront pluriels. Nous avons aussi une coopération économique très importante. Cela dépend des types de statistiques que l’on utilise, mais la France est le troisième ou le quatrième investisseur étranger en Hongrie, cela veut dire que nos entreprises contribuent à la création de plus de 80 000 emplois – et ce n’est pas négligeable à l’échelle du pays. Naturellement, le contexte de  crise économique qui frappe tous les pays a un impact sur ces relations. La France et la Hongrie sont aussi engagées dans des projets qui sont vraiment des projets d’avenir, comme par exemple un projet soutenu par l’UE qui porte sur la mise au point d’un laser à très haute intensité ou un autre sur le réacteur nucléaire du futur. Il y a beaucoup d’entreprises françaises qui vivent très bien et qui créent de la valeur en Hongrie. Mais il y a aussi des problèmes que les entreprises français rencontrent dans ce pays  comme d’ailleurs beaucoup d’autres investisseurs étrangers. Ce sont souvent des problèmes liés au caractère difficilement prévisible de la législation hongroise. La nécessité de pouvoir prévoir longtemps à l’avance le contexte dans lequel va s’exercer l’activité de l’entreprise s’impose avec beaucoup plus d’acuité que par le passé. Il y a beaucoup de réussites mais il y a quelques contentieux importants. Mon objectif est de multiplier des réussites et de résoudre les contentieux – ce qui est aussi, je le crois, la volonté du gouvernement hongrois. 

Éva VÁMOS

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