Partenariats et opportunités
Malgré la crise financière actuelle, de nombreuses opportunités s’offrent encore aux investisseurs. Dans ce contexte, la Mission économique à un grand rôle à jouer, tant du point de vue de l’analyse sectorielle qu’au niveau de l’accompagnement des PME désireuses de s’ouvrir de nouveaux marchés. Pour en savoir plus sur la situation actuelle et les dossiers en cours, le JFB a interrogé Mme Marie-Cécile Tardieu-Smith qui dirige la Mission économique en Hongrie depuis maintenant six semaines.
JFB : Vous avez pris vos fonctions il y a six semaines, quelles sont vos premières impressions ?
Marie-Cécile Tardieu-Smith : En ce qui concerne les entreprises françaises en Hongrie, j’ai eu le sentiment d’une activité très riche. En six semaines, j’ai déjà pu assister à deux inaugurations d’usines, appartenant au groupe Saint-Gobain, la pose de la première pierre d’une unité de production de Becton Dickinson et la visite d’une délégation de 145 personnes des entreprises d’Ille-et-Vilaine. Je me réjouis également de l’activité de la Chambre de commerce franco-hongroise qui a récemment rassemblé près de cinquante entreprises françaises autour de la signature d’une Charte de la Santé. Au niveau du pays et de l’accueil, mes premières impressions sont excellentes, je regrette juste de ne pas encore avoir eu assez de temps pour explorer Budapest.
JFB : Vous arrivez dans une période difficile...
M.-C. T.-S. : Oui, nous assistons à un bouleversement radical du contexte international. C’est une crise sans précédent et l’on a vu le premier effet de cette crise, la crise financière, le deuxième effet, qui sera sans doute de plus long terme, est l’impact de cette crise sur l’économie réelle. Il est certain que la situation actuelle souligne certaines faiblesses de l’économie hongroise à l’heure où, pourtant, on constatait un net assainissement des finances publiques, avec une réduction du déficit public depuis 2006 et une inflation mieux contenue. Aujourd’hui, c’est la vulnérabilité externe de la Hongrie, c’est-à-dire le besoin de financement lié à un important endettement externe en devises, qui la conduit à être montrée du doigt.
JFB : Cette situation n’est pas sans conséquence du point de vue de l’investissement...
M.-C. T.-S. : On a aujourd’hui des investisseurs qui sont inquiets et quand les investisseurs changent l’orientation de leurs investissements, les pays émergents sont les premiers touchés. Au sein de l’Union européenne, les nouveaux Etats membres sont donc, de fait, plus touchés. Au-delà des mouvements de capitaux dans la période actuelle de volatilité des marchés, on peut en effet craindre un recul des flux d’investissements directs étrangers en 2009.
JFB : On entend parfois certaines critiques sur l’environnement des affaires...
M.-C. T.-S. : Dans un environnement régional de plus en plus concurrentiel, le climat des affaires est une donnée très importante. Il existe un certain nombre de points sur lesquels nos entreprises sont demandeuses de progrès. Concernant les flux d’investissements, je crois qu’il faut replacer les choses dans un contexte à la fois historique et géographique. La Hongrie a accueilli de très importants investissements au moment de la transition. On évoque souvent la réussite et les taux de croissance des pays voisins, mais ils sont dans une phase de rattrapage et attirent de ce fait un certain nombre de projets. Je pense que les atouts qui ont été ceux de la Hongrie, que ce soient son positionnement géographique, sa tradition d’innovation, la présence, aujourd’hui, de multinationales qui servent de base au développement économique futur ou la qualité des infrastructures, ces atouts demeurent entiers. Ce sont ces atouts qui ont conduit la France à être le 3ème investisseur étranger en Hongrie.
JFB : Et en ce qui concerne cette fameuse vague de PME tant attendue ?
M.-C. T.-S. : C’est une des fonctions de la Mission économique que d’attirer des PME sur les marchés extérieurs. Une mission qui demande d’accompagner, en partenariat avec tous les acteurs en charge de l’appui à l’international, de façon très personnelle des entreprises qui ne sont souvent pas assez tournées vers l’export. On voit pourtant que dans de nombreux secteurs (agroalimentaire, énergies renouvelables par exemple), il y a un fort potentiel pour l’exportation en Hongrie, voire pour des partenariats.
JFB : Que comptez-vous faire pour favoriser ces implantations potentielles ?
M.-C. T.-S. : Nous allons d’abord voir comment renforcer la connaissance du marché hongrois par les PME françaises. Il y a, de plus, matière à développer la solidarité entre les grandes entreprises françaises et les PME, c’est le thème, bien connu mais qui mérite qu’on s’y attache, du portage. Il est aussi nécessaire de bien placer la Hongrie dans son environnement régional et de voir pour chaque secteur quelles sont les logiques régionales pour pouvoir tirer pleinement profit du positionnement de la Hongrie, ce qui permettra de démultiplier les effets de l’accompagnement. En outre, nous allons recontacter les sociétés qui sont venues pour les évènements liés à l’Année économique de la France en Hongrie, pour voir où elles en sont de leurs démarches et leur proposer un accompagnement personnalisé dans la durée.
Xavier Glangeaud
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