Hongrie - le mouton noir d'Europe
Les 20 milliards d’euros prêtés à la Hongrie par le FMI, l’IBRD et l’Union européenne ont placé le pays à la Une des medias internationaux pendant plusieurs jours. Si certains considèrent ce prêt comme la dernière lueur d’espoir qui évitera la faillite du pays, d’autres évoquent son endettement, irréversible après le recours à ce crédit. Cette aide historique place-t-elle la Hongrie sur la liste noire de l’Union européenne ? Comment les autres pays de la région font-ils pour échapper à la crise ?
20 milliards d’euros, c’est le crédit accordé à la Hongrie jusqu’en 2010, l’un des derniers moyens pour sauver l’économie hongroise qui souffre du manque de confiance des investisseurs étrangers, des banques et même des citoyens hongrois. Cela fait 6 ans que le gouvernement hongrois lutte contre le déficit public sans toutefois parvenir à diminuer suffisamment les dépenses publiques et, par conséquent, à se lancer dans la réforme de la taxation. Puisque le déficit est financé par des obligations et que celles-ci augmentent la dette publique, les ressources en devises s’éclipsent à leur tour. Les dettes à courte échéance de la Hongrie s’élèvent à 25 Mds d’euros et, en contrepartie, la Banque Centrale de Hongrie ne dispose que de 17 Mds d’euros de ressources en devises, ce qui est loin d’être rassurant. Suite à la crise, le marché des obligations a été gelé et les banques ont refusé d’acheter des valeurs publiques, ce qui a entraîné une panique dans l’économie et a donné le feu vert à la spéculation sur le marché de la monnaie nationale, affaiblie par un sentiment de peur plus global. A cause du taux de base relativement élevé ces derniers mois, les ménages et entreprises ont privilégié les crédits en devises, ce qui a provoqué l’endettement de la société envers les monnaies étrangères, aggravant encore l’instabilité du Forint.
20 Mds d’euros
Ce crédit, près de deux fois plus important que prévu, a choqué l’opinion publique. Pourquoi ce montant inattendu ? D’après les sympathisants de la politique gouvernementale, c’est pour prouver que la Hongrie est loin d’une faillite de l’Etat et que le pays est encore capable de sortir de la crise. L’opposition quant à elle dit le contraire, soulignant notamment que ce montant est dû à la gravité de la situation économique et ne provoquera que le surendettement de la Hongrie. Il est vrai qu’il n’est jamais favorable de se voir inscrit sur la liste des pays s’adressant au FMI… La Banque Centrale Européenne (BCE) aurait pu s’avérer tout aussi compétente dans une telle situation, cependant il faut reconnaître que le prix du crédit accordé à la Hongrie est en dessous du taux d’intérêt du marché, un taux que même la BCE n’aurait pu garantir.
Les voisins
Pourquoi les autres pays de la région ne souffrent-ils pas autant de la crise financière ? On y constate aussi bien évidemment le ralentissement de la croissance et le rétrécissement des marchés d’export, mais ils ont réussi à échapper à la débâcle. Les raisons sont multiples mais restent sur la même base : ressources de devises beaucoup plus importantes ; dettes, inflation et déficits publics modérés ; croissance économique rassurante et bien évidemment vie politique plus équilibrée, sans réformes abandonnées ni politique d’austérité entreprise sans l’accord de tous les partis politiques. Il est certain que la Hongrie a besoin de changements décisifs tant dans sa structure économique, qu’institutionnelle, politique et sociale. Et il faut absolument consolider les indices nationaux pour pouvoir regagner la voie du développement.
Kata Bors
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