EXPO: la galerie G13
Le carré noir suprématiste de Malévitch – un carré noir sur fond blanc- a été évoqué lors du vernissage à la galerie G13 par József Vadas, critique d’art et grand spécialiste de l’art constructiviste. Or, il ne s’agit pas dans cette exposition simplement d’art constructiviste ou d’art suprématiste mais d’une infinie variété de toiles en noir et blanc qui font (ou non) référence à différents courants d’avant-garde. Dans cette nouvelle galerie d’un vieux quartier de Budapest en plein essor on veut relier le passé et le présent de l’art en présentant des grands maîtres au public.
Le fameux carré noir de Malévitch a fait scandale en 1913 et est devenu une référence depuis.
« Il y a des lignes qui forment des lettres : M comme Malévitch, F comme Fanny, I comme Histoire d’I, A et D comme Albrecht Dürer... Elles sont distribuées sur la surface en bon ordre soldatesque, ou en adoptant des rythmes divers au hasard. » Ici ce sont des initiales de l’artiste que nous découvrons sur les toiles venant de la collection de l’Open Structures Art Society. Vera Molnár et Tamás Konok, qui exposent ici, ont beaucoup à dire sur le noir et le blanc qui apparaissent respectivement tout au long de leur parcours artistique. Ce sont des Parisiens Hongrois, et tous deux font partie de cette association artistique. Sous le titre Histoires de blanc et noir, Vera Molnár avait déjà eu une grande exposition individuelle en France. Une grande rétrospective lui sera bientôt consacrée à l’occasion de son anniversaire. Tamás Konok expose, quant à lui, l’une de ses précieuses toiles. La galerie expose également une série d’oeuvres de maîtres hongrois contemporains.
On peut parler du contraste entre le noir et le blanc. Paradoxalement ces images sont très colorées avec toutes les nuances des deux couleurs. On y découvre mieux les structures et l’espace. Par la mise en scène réussie de cette idée, une certaine harmonie émane de cette exposition. On remarquera également les oeuvres d’István Nádler, l’un des pères fondateurs du mouvement néo-avant-garde en Hongrie, qui s’est penché aussi sur le problème de polarité dans la création. Áron Gábor est connu pour son art lyrique dans une oeuvre que l’on qualifie de non-figuratif. Tibor Gáyor, Tamás Meggyik et István Haász sont aussi des représentants de l’abstraction géométrique. Par ailleurs, avec la toile de Saxon-Szász, qui utilise la théorie des fractales, l’artiste fait un clin d’oeil aux différents événements du mouvement MADI, reliant ainsi le passé aux courants de l’art contemporain.
Galerie G13, 1075 Király utca 13
Ouvert du mardi au samedi
Jusqu’au 21 mars
Éva Vámos
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