Ferihegy en grève

Ferihegy en grève

Voici plusieurs semaines déjà que des grèves paralysent le trafic aérien à Budapest. Retour sur un mouvement social dont les conséquences se font déjà ressentir.

 

Depuis le 10 décembre, deux groupes syndicaux, LESZ et RDSZSZ, protégeant les intérêts des salariés chez Malév, mènent une grève à durée indéterminée suite à une série de négociations infructueuses sur la convention collective débutées en septembre entre les représentants des employés et les gérants de la société Budapest Airport Zrt. A part d’une courte période de pause pendant les fêtes, la grève se poursuit depuis plusieurs semaines. Conséquences : le terminal 1 demeure fermé, le terminal 2, accueillant aussi les vols des compagnies à bas prix, fonctionne avec de longues heures d’attente et des vols sont annulés. D’après les dirigeants, « ce n’est pas la meilleure période pour céder aux exigences des employés, les gens doivent comprendre qu’il faut d’abord survivre à la crise, c’est ensuite qu’on pourra travailler sur l’amélioration des conditions de travail ».

Tout a commencé par les négociations sur la modification de la convention collective, désuète et incapable de répondre aux nouvelles exigences du marché et à l’intensification de la concurrence. Lors des tables rondes, la société Budapest Airport envisageait de revoir le processus de travail, y compris les heures supplémentaires et l’ordre du travail. Mais, dans la plupart des points, les deux parties ne sont pas parvenues à se mettre d’accord. Les syndicaux ont finalement choisi la grève comme moyen de pression après une longue période de menaces. Le LESZ et le RDSZSZ revendiquent l’arrêt du projet de modernisation de l’aéroport débutée en 2006, et s’opposent à la diminution des salaires – autour de 15 %, en moyenne –, au licenciement des salariés et à la diminution d’un tiers des jours de congés. De plus, ils exigent l’annulation de tous les contrats de sous-traitance. D’après les gérants de Budapest Airport, le marché est actuellement en danger car du fait de la crise, le nombre des passagers diminue continuellement (10 % en décembre) et l’aéroport risque d’être rapidement dépassé par ses rivaux de Vienne ou de Bratislava.

Il faut donc absolument diminuer les salaires, supérieurs par rapport à ceux pratiqués dans d’autres segments similaires, et moderniser les locaux pour rester compétitifs et attractifs. Pour cela, il est nécessaire de réduire les coûts de fonctionnement. Selon la direction de Budapest Airport, c’est la seule solution afin d’éviter le licenciement des salariés.

Pendant la grève, la direction a embauché des salariés temporaires d’origine grecque afin d’assurer la plupart des services, de réduire au minimum les heures d’attentes et d’essayer de garantir le départ de tous les vols. Néanmoins l’arrêt de travail à Ferihegy a posé beaucoup de difficultés : parmi les plus visibles, des queues sans fin dans le hall du terminal 2, des passagers inquiets de rater leur correspondance, dont certains ont passé la nuit à l’aéroport. Espérons que ces grèves n’empêcheront toutefois pas l’aéroport de Budapest de « se remettre en selle » dans la compétition régionale.

Kata Bors

 

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