Szabolcs Burucs et Lőrinc Szabó

Szabolcs Burucs et Lőrinc Szabó

Szabolcs Burucs

Le vendredi 26 janvier 2024 a lieu le vernissage de l'exposition „Megfoghatatlan” (Insaisissable), de l'artiste Szabolcs Burucs, dans le Centre culturel « Károly Goldmark » à Keszthely. Le discours d'ouverture est prononcé par Dr Géza Cséby, poète, traducteur et directeur retraité de l'institution. Sa présentation de l'artiste révèle un créateur plein de créativité dans plusieurs domaines des arts. C'est en 2018 que Szabolcs Burucs termine ses études à l'Université hongroise des Beaux-Arts à Budapest, en tant qu'artiste graphique.

Szabolcs Burucs

Á l'université, ses œuvres se caractérisent par des monochromes, c'est-à-dire le blanc et le noir et les tons intermédiaires, les gris. Il explore les thèmes de l'enfermement, de la recherche de l'évasion et de la connaissance de soi. Comme beaucoup de jeunes créateurs, il cherche à innover, à expérimenter. Cela peut s’observer à travers ses créations pour le travail de diplôme : une combinaison de métaux (fers, cuivres) et de plâtre coulé. Ses autres peintures et sculptures démontrent une maîtrise de toutes les techniques des beaux-arts. Mais son talent ne s'arrête pas là. Un de ses écrits nous prévient : « Après avoir obtenu mon diplôme universitaire, mon attention s'est davantage portée sur la musique, l'écriture de textes, le voyage spirituel de la connaissance de soi et le développement durable. ». À cette période-là, le monde s'ouvre devant lui et, librement, il choisit les formes d'art qui lui permettent d'exprimer au mieux sa démarche, sa recherche. Il compose de la musique, écrit des chansons et en interprète. Les visiteurs de la colonie d'artistes MÜSZAK à Cserszegtomaj ont pu l’écouter à plusieurs reprises. Et il écrit aussi des poèmes. En voici un :

Szabolcs Burucs

C'est ainsi que Dr Cséby ouvre l'exposition.

Szabolcs Burucs le remercie et prend sa guitare pour interpréter une de ses chansons.

Ensuite, parce qu’il souhaite partager avec le public une œuvre qui l'a touché, il récite un poème de Lőrinc Szabó.

Le rédacteur de l'article, qui a aussi envie de partager l'émotion qui émane de cette œuvre, a traduit ce poème pour les lecteurs du Journal Francophone de Budapest. Il regrette de ne pas être lui-même un poète et de ne livrer qu'une traduction brute, sans être en mesure de la mettre en vers. Il demande leur indulgence.

L'exposition peut être visitée à Keszthely jusqu'au 26 février 2024, au théâtre et centre de conférences, aux heures d'ouverture des guichets.

"Tu es Cela !"

 

Ne me pleure pas, mon fils, Svétakétu !

Moi non plus je ne pleure plus : ma mort

N'est pas si importante. Rien ne se perd en ce monde,

L'âme est une, elle porte mille vêtements et la réalité

N'est que cette légère vapeur.
 
Ne me pleure pas, Svétakétu !
Les abeilles butinent cent fleurs.
 
Pour le précieux miel, cent parfums et cent couleurs

Se mélangent, c'est ainsi qu'ils trouvent l'unique dans le Multiple : l'unique est la réalité et elle porte mille vêtements, L'âme est unique, cette légère vapeur.,
 
Crois-tu, Svétakétu ? Des fleuves coulent

Vers l'est, vers l'ouest.
 
Et ils se reposent ; lequel était lequel ?
La mer ne le sait pas. Moi aussi, je suis rempli de l'unique Éternel : l'unique est la matière, et tout le reste n'est que son Habit, notre  âme a un vêtement, c'est cette vapeur légère.,
 
Sens-tu, Svétakétu ? Ouvre une figue !

Qu'y a-t-il à l'intérieur ? Juste une graine ?
 
Ouvre la graine. Qu'y vois-tu ? Rien ?

C'est ce rien dans la graine, qui devient un arbre,

C'est l'invisible : c'est l'âme, le germe de l'univers,
C'est la réalité, cette légère vapeur.


Sais-tu, Svétakétu ? Elle disparaît comme le sel

Que tu mets dans l'eau,
 
Mais son goût est là : tout est traversé par
Le souffle :  Dieu vit, et  Dieu est Ton Âme :
C'est la réalité qui est immortelle,
C'est l'Univers, cette légère vapeur :


Tu es Cela, Svétakétu !

 

Balint Géza Basilides

(1) Le poème a été lu en hongrois. La traduction est faite par l'auteur de l'article.

(2) : Szabó s'est inspiré de l'hindouisme, du texte « Tat tvam asi » (Tu es Cela) tirée de la Chandogya Upanishad.

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