Les pics endommagent les bâtiments à Budapest

Les pics endommagent les bâtiments à Budapest

Si les bâtiments étaient jusqu’ici endommagés par les tempêtes et le gel, ils doivent faire face à de nouveaux ennemis, notamment certains oiseaux – les pics – qui causent des dégâts importants dans des immeubles.

 Outre les attaques lancées par les pics contre des maisons en bois, ces oiseaux ont récemment commencé à détériorer les couches d'isolation des immeubles en briques ou en béton. Selon les spécialistes de Magyar Madártani és Természetvédelmi Egyesület (Association hongroise de l’ornithologie et de la protection de l’environnement), des outils modernes seront bientôt accessibles pour éloigner les pics, mais les solutions à long terme restent entre les mains des architectes.

Les pics, connus également sous le nom de «docteurs des arbres», utilisent les troncs et les branches en guise degarde-manger et de lieu de reproduction. Le fait que les pics causent des dégâts dans des bâtiments est bien connu car les bois négligemment traités sont attaqués par différents insectes dont les larves sont les principaux aliments de ces oiseaux.

Néanmoins, un grand changement peut être observé aujourd’hui car la majorité des dégâts causés par les oiseaux concernent les immeubles en briques ou en béton, a déclaré Zoltán Orbán, collaborateur de Madártani Egyesület pour le portail Origo. L’association reçoit à ce propos de nombreux appels depuis plusieurs mois. La caractéristique commune des bâtiments concernés est leur isolation, à savoir un polystyrène de type Hungarocell, et il s’agit de constructions relativement récentes de 3 ou 4 étages. La plupart des dégâts ont été recensés dans les quartiers de Buda. «L'un des derniers appels que nous avons reçu concerne le cas d’un bâtiment fraîchement isolé où, avant même l’enlèvement de l’échafaudage, un pic avait déjà commencé à s'attaquer au nouveau revêtement» explique Zoltán Orbán.

Bien que la technologie d’isolation en polystyrène soit bonne, il est presque impossible de l’exécuter parfaitement. Les plaques isolantes sont collées sur les murs à l'aide de mortier et il reste des espaces entre elles. Les insectes, dont les pics se nourrissent, se glissent alors dans ces interstices et les pics trouvent les points où le revêtement peut être cassé.

Dans certains cas, les dégâts peuvent s’élever jusqu'à un million de HUF. Le problème est récurrent et procéder à de nouveaux travaux d'isolations est une solution coûteuse. Si la chasse aux pics est considérée par certains comme la seule solution efficace, elle n'est toutefoispas envisageable car toutes les espèces de pics sont protégés en Hongrie. La solution la plus efficace sur le long terme consisterait à utiliser de nouveaux procédés d’isolation ou de protéger les isolations déjà existantes, note Zoltán Orbán. Outre le polystyrène, il existe d’autres possibilité d’isolation, notamment la laine de coton dont la résistance au feu ainsi que l’isolation sonore sont meilleures, mais elle est 2 à 3 fois plus chère que le Hungarocell, remarque Ákos Sonnevend, architecte. Avant que ne soient élaborées de nouvelles techniques pour éloigner les pics, l’emploi de rideaux en tulle, des filets ainsi que objets servants d'épouvantails peuvent se révéler particulièrement utile.

Máté Kovács

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