EXPO: La collection de Tamás Konok

EXPO: La collection de Tamás Konok

Tamás Konok est un homme heureux. Artiste et érudit, il a le don de créer des chefs d’œuvre en dialogue permanent avec les autres maîtres de l’abstraction moderne de ce siècle – comme l’évoquait son ami François Fejtő lors d’un vernissage il y a plusieurs années. Heureux, c'est du moins ainsi que nous le découvrons, dans la nouvelle galerie qui l'accueille à Budapest, dans une ambiance chaleureuse et entouré de fidèles et d’admirateurs. Une salle comble malgré la grève qui paralysait Budapest depuis quelques heures.

L’équilibre ingénieux des formes géométriques, les lignes pures et sensibles de l’artiste sont des éléments d’une architecture de l’esprit moderne, des dessins d’un grand pouvoir d’évocation. Le mouvement de ses formes et l’ordre rythmique de la composition rappellent ses talents de musicien. Violoniste, il est en effet passé par le Conservatoire, avant d'en décider autrement. Aux Beaux Arts de Budapest, il a eu pour maître le celèbre Aurél Bernáth. Ses œuvres de jeunesse ont immédiatement été exposées à Budapest mais il était à la recherche d’horizons plus larges, à Paris et dans les galeries de Zürich. Il a donc quitté la Hongrie en 1958 et fait la navette entre Paris et Zürich durant de nombreuses années. Arrivé au moment où les Nouveaux Réalistes redécouvrent Marcel Duchamp et le dadaisme, il a également découvert les nouvelles tendances de l’art aux Etats-Unis. Il prend des risques et travaille durant de longues années avant d’exposer de nouveau dans de grandes galeries à travers le monde. Puis il revient de plus en plus vers la Hongrie. Après les expositions de ses abstractions géométriques, on découvre aussi ses montages figuratifs de photos et de graphiques où ressurgissent des souvenirs lointains et plein d’humour. Depuis toujours il est à la recherche de l’absolu. L’historien d’art new yorkais Steven Mansbach constate l’influence de la pensée bergsonienne dans son œuvre et il résume: «L’art de Konok est une recherche dynamique de la force émotionnelle et de l’intégrité intellectuelle efficacement transmise au spectateur par une abstraction rigoureusement contrôlée».

C’est la rencontre à Paris avec de grands artistes tels Joan Miró, Eduardo Chillida, Alexander Calder et Antoni Tàpies qui fut décisive pour Tamás Konok. Lors des vernissages de la Galerie Maeght, il a rencontré ces artistes qui lui ont signé les lithographies éditées ensuite dans la revue de la galerie Derrière le Miroir. Konok, pour son 80e anniversaire, se fait plaisir et ouvre sa collection privée au public. Il a fait un choix ingénieux pour montrer l’art graphique de quatre grands maîtres qui sont proches de son art.

Éva Vámos

 

Boltíves Galéria 1067 Budapest, Podmanicyky u 41

Du lun. au sam. de 12:00 à 20:00

Des livres et catalogues bilingues sont disponibles à la galerie Boltíves

Derrière le miroir – revue éditée par la galerie Maeght

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