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300 numéros! Cela pourrait sembler peu en dix ans, pourtant c’est considérable. Dans une société où la défense de la francophonie est un combat au quotidien, assurer une publication régulière sur une aussi longue période n’a pas été chose aisée. Ces dix années furent aussi une période de structuration pour les communautés francophones et de rapprochement avec la Hongrie, des objectifs qui nous sont communs et que nous aimerions pouvoir faire progresser.

Le premier numéro du JFB a été imprimé le 5 avril 1999. Notre propriétaire, Alexandre Popov, fils de journaliste puis journaliste lui-même, avait fondé à Budapest, quelques années auparavant, Alen Kft, une imprimerie dédiée à l’impression multilingue de qualité, y compris en chinois et en japonais, et le Courrier russe qu’il avait tenté, sans succès, de décliner à Paris dix ans plus tôt. Francophone convaincu, tous les membres de la famille Popov parlent le français, Sacha voulait que les communautés francophones aient aussi leur journal. Je me souviens qu’il me confia en me raccompagnant un soir «A l’époque, cela n’intéressait personne et les gens ne croyaient pas que cela pourrait marcher». Depuis, dix années se sont écoulées, il faut encore lutter, adapter le nombre de pages au budget, demander aux entreprises francophones de continuer à nous soutenir. Comme le dit Sacha «nous sommes reconnaissants à tous ceux qui nous ont soutenus dans les moments les plus difficiles, nos annonceurs et nos lecteurs bien entendu, mais aussi certains des ambassadeurs de France en poste à Budapest, particulièrement M. de Combles de Nayves, M. Zeller et, aujourd’hui, M. Roudaut».

Grâce à la fidélité de nos lecteurs, le nombre d’abonnés est en perpétuelle augmentation (certains continuent à nous lire alors qu’ils ont changé d’hémisphère!) mais la situation générale de la presse est difficile et l’épaisseur du JFB s’en ressent. En dix ans, de nombreuses personnes se sont succédées aux commandes de la Rédaction. Le premier se nommait Bertrand Boeuf, le JFB était alors mensuel. Pendant les années qui suivirent le journal se chercha une identité, alternant les interviews de personnalités avec les dépêches des agences internationales et de la MTI. En 2004, Isaure Rodet commença à rechercher de nouvelles idées, elle désirait faire du JFB un véritable journal à même de fournir des informations de qualité à ses lecteurs. Carine Palacci, grâce à son sens de la communication et à ses qualités d’organisatrice réussit à relever ce défi. Depuis Milena le Comte Popovics et Frédérique Lemerre, notre actuelle Rédactrice en chef ont su poursuivre cet élan. Sous l’influence de Frédérique, le traitement de l’actualité de la culture et de la politique hongroises s’est fait plus critique et les points de vue se sont diversifiés tout en restant objectifs.

Bien sûr, le JFB n’aurait pu survivre si longtemps sans le talent de ses directrices commerciales, Anne-Sophie Carpentier, Domitille Monville, Séverine Diéval qui fit un passage éclair dans nos murs, Anne Couturier et aujourd’hui Agnès Ducrot qui chaque jour, en plus de son efficacité, nous fait profiter de son énergie et de sa bonne humeur.

Le JFB aujourd’hui est une grande famille, paradoxalement, à la fois plus diverse et plus homogène qu’autrefois. Chaque bouclage est un pas en avant. Bien sûr, toute l’équipe se remet en question au quotidien. Comme le soulignait Frédérique «On a tout entendu sur le JFB, des critiques parfois sévères et d'autres justifiées, mais nos détracteurs ne peuvent nier les efforts fournir depuis plusieurs années déjà pour réaliser un journal qui nous laisse entre-apercevoir la réalité du pays où nous vivons».

Xavier Glangeaud

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