Souscripteurs de crédit

Souscripteurs de crédit

Quel avenir après le moratoire ?
Le moratoire sur le paiement des crédits pour les logements arrive à échéance le 15 avril prochain. Selon les dernières données du comité de surveillance national des organismes financiers, près de 105 000 personnes ne peuvent plus payer leurs crédits depuis plus de trois mois. Une fois la date limite passée, ils risquent de perdre leur toit. Pour la plupart d’entre eux, la situation ne fait que s’aggraver.

Un chiffre qui ne cesse d’augmenter
D’après les informations du portail « Zalaihirlap.net », le nombre de personnes ne pouvant plus payer leurs crédits a dramatiquement augmenté en Hongrie. Si en 2008, 3,1% des souscripteurs de crédit accusaient un retard de paiement d’au moins 90 jours, l’été dernier ce taux a bondi à 8,1% pour dépasser le seuil de 10% à la fin de l’année dernière.  Mariann Lénárd, Secrétaire Générale de l’Association des personnes lésées par des crédits bancaires, a affirmé au journal Népszava qu’actuellement 300 000 personnes et leur famille se trouvent dans une situation particulièrement difficile.
 

Que fait le gouvernement?
Au mois de juin dernier, lors de la présentation des 29 points du programme économique du gouvernement, Viktor Orbán a annoncé un moratoire sur l’expulsion des emprunteurs qui ne paient plus leurs crédits pour le logement et la création d’une agence nationale de gestion. L’agence aurait dû être mise en place dès le 1er janvier. Pourtant, ni son organisation, ni ses missions précises n’ont été définies « Il est évident que l’agence qui pourrait offrir une alternative aux débiteurs doit être créée, c’était un des points du programme économique. La date butoir est l’échéance du moratoire » a déclaré dans une émission de Hír TV Lajos Kósa, vice-président du Fidesz.
Selon le rapport du Fonds monétaire international publié le 3 février dernier, le gouvernement a informé l’institution des mesures prévues pour aider les débiteurs. La proposition non définitive est basée sur trois piliers : les banques, les municipalités et l’agence. Dans un premier temps, le ministère des Affaires économiques attend des banques qu’elles proposent différentes possibilités de restructuration des crédits. Si le débiteur n’est toujours pas en mesure de rembourser les mensualités sous les nouvelles conditions, la banque pourrait demander une garantie de l’Etat afin de financer les frais de la nouvelle modification du contrat. Au cas où ces deux tentatives ne seraient pas suffisantes, la propriété de l’appartement serait transférée à la municipalité qui le louerait aux débiteurs. Ces deux derniers piliers seraient contrôlés par l’agence nationale de management.
Le public cible de l’agence serait constitué de ménages aux revenus modestes qui ont remboursé les mensualités au moins pendant 12 mois. Dans ce cadre, seul un tiers des débiteurs pourrait bénéficier de cette aide. Selon les estimations préalables du ministère des Affaires économiques, en 2011-2012 les frais s’élèveraient à 10-11 milliards de HUF tandis que les deux années suivantes, ils atteindraient 130 milliards de HUF.

L’opinion des banques
László Balázs, PDG de Volksbank a fait remarquer au portail « Hitel.hu » que le moratoire en lui-même n’est pas une aide suffisante pour les souscripteurs de crédit, l’Etat seul pouvant, à son sens, constituer une solution. Selon lui, les banques souhaitent poursuivre leur activité de crédit à un rythme renforcé si la demande s’accroît. Pour cela, il est nécessaire que la taxe bancaire ne soit pas maintenue dans sa forme actuelle pour plus de deux ans.
« Après le mois d’avril, le moratoire ne peut plus être étendu car il va ruiner le système de crédit hypothécaire en Hongrie. Cela conduirait à une situation où ceux qui auraient les moyens de payer les mensualités ne pourraient pas souscrire à un crédit » a déclaré Tamás Erdei, président de l’Association des banques au journal Vasárnapi Hírek. De son côté, Júlia Király, vice-présidente de la Banque nationale hongroise, a attiré l’attention sur les risques moraux du moratoire.
Une chose est sûre, il faut une solution rassurante et rapide…

Máté Kovács

Catégorie