l’Institut Français à pleine vitesse

l’Institut Français à pleine vitesse

Rencontre avec son directeur, François Laquièze

Le public hongrois francophone et francophile se réjouit des événements organisés à l’Institut Français. Dernièrement, c’est  l’exposition de Philippe Gras, inaugurée par François Laquièze à laquelle le public a été convié et c’est à la veille du 14 juillet que l’université d’été, une nouvelle initiative, terminera la saison en toute beauté. Nous avons évoqué les points forts de ces activités.

 

 

JFB :  Le public aime et attend les événements de l’Institut Français, comme cette exposition de photos où l’on voit le regard d’un Français sur Budapest…

François Laquièze : merci d’abord de ce constat et j’espère effectivement que la programmation de l’Institut intéresse le public. Les photos de Philippe Gras sur Budapest furent découvertes dans ses archives après sa mort prématurée. Il était le célèbre œil musical un peu partout de la Salle de Pleyel au Festival d’Avignon. A Budapest, il est venu dans les années 90 dans le cadre de sa collaboration avec le Festival d’Automne de Paris mais il s’est mis à photographier d’autres choses – c’était une époque intéressante, celle de la transition démocratique. Après cette découverte tardive, un ancien Ambassadeur de France en Hongrie, SEM. François Nicoullaud, devenu président de l’Association des amis de l’Institut Hongrois à Paris, s’est beaucoup investi pour montrer ces photos au public, à Paris et à Budapest, dans les instituts culturels de nos deux pays. 

- Vous organisez des expositions mais aussi des conférences, des colloques, des concerts, mais l’enseignement du français a aussi une grande importance en ces lieux…

Il y a un peu moins de concerts ces derniers temps à l’Institut parce que nous travaillons aussi hors les murs avec nos partenaires et c’est une orientation que le directeur adjoint Julien Couzy a beaucoup développé pour la musique. Je crois que, de temps en temps, il faut aller à la rencontre du public avec des musiciens français invités qui se produisent à l’Institut mais aussi hors les murs.

J’ai accordé ces dernières années beaucoup d’importance au débat d’idées, aux discussions, aux colloques. Nous invitons des conférenciers français de sorte qu’ils puissent dialoguer avec leurs confrères hongrois. Nous avons beaucoup développé cette activité en traitant des sujets qui sont d’actualité pour les deux pays, la crise économique hélas, mais aussi la construction européenne. Nous avons fait et nous continuons à organiser  des cycles de conférences sur les relations de l‘Europe avec le reste du monde dont la Chine (prévu pour octobre) et le monde musulman, par exemple. Nous mettons aussi en évidence l’importance des relations historiques qui ont existé entre nos deux pays. Au Musée de l’armée on évoquera l’histoire des Hussards en France avec des spécialistes français et hongrois le 13 septembre prochain. Nous avons des partenariats pour les colloques, par exemple avec la Fondation Karolyi au Château de Fehérvarcsurgo. Cette année, le thème du colloque était « le marché de l’art » avec de remarquables participants, directeurs de musée, théoriciens de l’Art et galeristes.

Pour les colloques et conférences, nous avons aussi comme partenaire des universités dont ELTE et le Collegium Eotvos, fondé sur le modèle de l’École Normale Supérieure avant la Première guerre mondiale.  Le Collegium entretenait des relations avec L’École Normale et c’est dans le contexte de ces échanges que le linguiste Aurélien Sauvageot est venu à Budapest pour  devenir ensuite grand spécialiste du hongrois en France.

- Quelles sont des nouveaux projets dans le domaine de la coopération entre instituts culturels ?

Les Instituts des pays membres de l’Union Européenne qui existent à Budapest coopèrent au sein d’un réseau informel qui s’appelle « EUNIC ». C’est l’Institut français qui assure actuellement la présidence du réseau EUNIC de Budapest. Nous avons organisé des manifestations communes à l’occasion des journées des langues, puis une nuit de la littérature européenne. Mais il existe aussi des coopérations plus restreintes, entre quelques instituts seulement. L’Institut Français a lancé une réflexion sur le thème de l’évocation de l’Holocauste dans la création artistique, notamment à travers les œuvres de fiction. C’est un projet qui s’est déroulé sur 3 ans (2010-2011-2012), commencé avec le cinéma puis les arts plastiques et cela se terminera avec la fiction artistique littéraire cette année. Plusieurs instituts étrangers y ont participé : le Forum culturel autrichien, l’Institut culturel israélien et l’Institut Goethe. C’est aussi une contribution à la transmission de la mémoire de l’Holocauste même si cela doit se faire avant tout à travers les programmes d’enseignement.

- Comment arrivez-vous gérer l’enseignement du français à l’Institut ?

C’est très important. Bien sûr, nous ne sommes pas les seuls à enseigner le français en Hongrie. Il y a dix sections bilingues françaises dans l’enseignement secondaire hongrois qui sont pour nous un point d’appui précieux. Nous aidons aussi le réseau des professeurs de langue française à travers des formations pédagogiques. Par exemple, notre première université d’été a été lancée par notre attaché de coopération éducative à Budapest à ELTE le 9 juillet.

Il y a aussi le Lycée Français qui est un instrument essentiel, avec plus de 600 élèves, dont une majorité de Hongrois.

En ce qui concerne l’Institut, nous faisons régulièrement des campagnes publicitaires pour l’apprentissage du français mais nous réfléchissons aussi à de nouveaux produits comme l’apprentissage en ligne via Internet. Dès la rentrée 2012 des cours pour enfants seront proposés car il faut commencer à apprendre les langues assez tôt. 

Éva VÁMOS

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