Márk Martinkó, photographe : « Nous avons besoin de verdure autour de nous »

Márk Martinkó, photographe : « Nous avons besoin de verdure autour de nous »

Depuis le 29 août, le centre Capa héberge une exposition nommée “ Artificial Green” où l’on peut découvrir les clichés de ce photographe reconnu par ses pairs et notamment récompensé par l’International Photography Awards en 2015 et 2016. Pas moins de cinq années de travail ont été nécessaires pour capter le plus habilement possible la relation entre l’homme et la nature qui le fascine. Durant ces cinq années, Martinkó Márk a cherché à illustrer l’impact humain sur son environnement, écartant progressivement la nature au profit de la technologie.

 

JFB: Comment vous est venue l’idée de cette série de photos ?

M.M. : Le sujet m'intéresse depuis plusieurs années. Comment marche l’esprit humain, comment nous faisons abstraction de ce qui nous entoure, de notre environnement. La nature autour de nous est une sorte d’abstraction. Nous re-composons le monde.

JFB: Peut-on interpréter vos photographies comme un appel à limiter l’impact humain et technologique sur la nature mais aussi à la réintroduction de cette dernière dans les villes ?

M.M. : Notre lien avec mère nature est fondamental. Il y aura toujours un besoin essentiel de voir un peu de verdure autour de nous. Néanmoins, mon but n’était pas d’initier un “ mouvement vert”. Mes photographies ont plus à voir à de la science fiction qui nous présenterait un possible futur dystopique, une sorte de contre-utopie. Bien sûr, les images évoquent notre présent. Et de ce point de vue, le futur est un peu noir. Cependant qui sait, peut-être que les individus dans ces villes étendues seront très heureux. Des milliards de tonnes de béton contre quelques centaines d’arbres. Peut-être que dans leur propre réalité virtuelle, les gens peuvent marcher dans les forêts tropicales.

JFB: Quels sont les critères d’une bonne photographie ?

M.M. : Une bonne photographie est mise en forme d’une telle manière qu’elle s’adapte parfaitement au concept du projet. C’est ainsi que les photographies floues, décomposées ou à faible résolution peuvent parfois mieux fonctionner. En art, l’esthétique ne se réduit pas simplement à la beauté.

JFB: Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir photographe ?

M.M. : L’art contemporain m’a toujours intéressé depuis mes plus jeunes années scolaires. J’ai eu la chance d’avoir des professeurs d’art dès l’école élémentaire et par la suite au lycée. J’ai reçu mon premier appareil photo à mes 18 ans et c’était tout à fait naturel pour moi de prendre des photos, pas seulement de ce que je voyais, mais aussi de ce que je ressentais et pensais.

JFB: Quels sont désormais vos projets ?

M.M. : Mon prochain projet explorera la nature de la mémoire humaine.

Propos recueillis par François Lalande

 

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