Souvenirs et nostalgie

Souvenirs et nostalgie

L’avenir de l’Opéra de Budapest

Spectacle mythique, Les Noces de Figaro de Mozart soirée-événement à la mémoire du réalisateur Giorgio Strehler à l’Opéra Bastille, souvenir gardé dans la mémoire de mon ordinateur. Mais l’Opéra de Budapest n’est pas en reste en termes de programmation. Pour combien de temps cependant ?

 

 

Je revois cet opéra souvent et toujours avec plaisir. J’attends de le revoir avec impatience cette saison au Festival d’Aix-en Provence, à la veille du 14 juillet avec, dans le rôle féminin principal, Patricia Petitbon.

Il y a quelques mois, à l’Opéra de Budapest, j’ai revu Les Noces de Figaro. C’était une bonne surprise. Quitte à passer pour un patriote, je dois avouer que la production m’a paru au même niveau que celle de l’Opéra de Paris. En dépit d’une mise en scène dépouillée, l’orchestre, sous la houlette de János Kovács, donnait son maximum, avec, en haut de l’affiche, les deux voix de Zita Váradi et Gábor Bretz. Pourtant, à l’heure actuelle, il est à craindre que l’Opéra de Budapest, en voie de politisation, se retrouve avec des moyens d’expression de plus en plus réduits. Dans un tel contexte,

l’esprit de création souffre des frictions, des divergences d’opinions qui favorisent l’immixtion d’un pouvoir politique. L’idéal serait de nommer de vrais talents à la tête des opéras, que ce soit à  Paris, à Budapest, comme partout ailleurs. Il est important d’avoir un opéra national réputé et de haut niveau sur le plan international. La renaissance de l’Opéra de Lyon, il y a quelques années, démontre clairement que cela est possible même après des années de stagnation. 

Cependant, il  faudrait un certain temps et beaucoup d’efforts pour que l’Opéra de Budapest et ses talents remarquables se remettent à niveau comme l’a fait l’Opéra de Lyon, et qu’il puisse  s’y maintenir comme l’Opéra de Paris.  Nos musiciens et nos chanteurs sont excellents  – il serait donc préférable qu’ils se tiennent à distance des politiques. Même si notre société hongroise est loin d’être apolitique, la création artistique devrait en être préservée. Les chaînes de télévision comme Arte et Mezzo nous offrent régulièrement des opéras mis en scène dans toute l’Europe. L’Opéra de Budapest, lui, attend toujours d’être découvert sur les écrans avec - entre autres - sa remarquable mise en scène de l’opéra italien, Méphistophélès, de Boito. Il n’en serait que temps... 

Tibor VÁRKONYI

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