Le lycée français Gustave Eiffel de Budapest: une leçon d’ouverture sur le monde

Le lycée français Gustave Eiffel de Budapest: une leçon d’ouverture sur le monde

 

 

Le jeu de mots est trop facile. Et pourtant... Au-delà de son acception purement physique, cette journée „portes ouvertes” aura été l’occasion de mesurer dans toute sa dimension la politique d’ouverture - c’est bien le mot - imprimée par ses responsables et animateurs au lycée français de Budapest. Ouverture sur le monde, sur la langue, la culture, les particularités et coutumes d’autrui pour mieux s’en imprégner dans un esprit de respect mutuel.

Tout d’abord quelques chiffres pour planter le décor. Membre du réseau de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (aefe) qui rassemble près de 500 établissements répartis dans 137 pays et fréquentés par 350 000 élèves de par le monde, le lycée français Gustave Eiffel  est suivi par 700 élèves, en majorité (60%) d’origine hongroise. En outre, il est également fréquenté par des jeunes issus d’une trentaine d’autres nationalités. 700, un nombre volontairement limité pour permettre de garantir un niveau de qualité suffisant. Puisque nous parlons décor, un mot sur le cadre. Situé dans la verdure sur les hauteurs de Buda, l’établissement, au demeurant spacieux, aéré et soigné, offre un environnement idéal pour assurer aux élèves les meilleures conditions de travail.

L’enseignement y est prodigué de la maternelle au baccalauréat sur la base du modèle français, divisé en trois sections: maternelle (à partir de 3 ans), primaire (à partir de 6 ans), puis secondaire et lycée. Avec délivrance de diplômes français, à savoir le Brevet élémentaire et le Bac. L’accent étant mis sur la pratique des langues: hongrois et français pour les petits, venant ensuite l’anglais en 3ème langue dès le primaire, suivies au lycée d’une 4ème langue (allemand ou espagnol). Sans parler du latin qui peut également y être suivi (fait suffisamment rare de nos jours pour être relevé...). Voilà en quelques mots pour l’enseignement à proprement parler. Qui, somme toute, ne se distingue guère de l’enseignement prodigué dans les autres établissements du réseau. Sinon peut-être par son taux de réussite aux examens (entre 98% et 100%).

Mais c’est ailleurs que se trouve probablement l’essentiel: „Une ambition: former de futurs citoyens responsables, respectueux de l’autre et de sa culture, en privilégiant l’ouverture sur le pays d’accueil et son système éducatif” pour reprendre les mots de son proviseur, Joël Flouder. Pour ce faire, le Lycée a noué des partenariats avec différents acteurs de la vie économique et culturelle de son pays d’accueil. Parmi lesquels nous mentionnerons en premier lieu l’Orchestre du Festival de Budapest et son chef Iván Fischer dont il serait superflu de rappeler ici qu’il s’agit d’une formation reconnue comme l’une des plus prestigieuses au monde. Une véritable lune de miel si l’on sait que le Lycée vient d’être désigné par les membres de l’Orchestre comme leur partenaire privilégié, et ce deux années de suite. Partenariat qui se traduit entre autres par la visite au lycée de musiciens qui y présentent et font essayer aux élèves leurs instruments ou, au contraire, par l’invitation des classes à venir assister à des concerts ou répétitions. Bref, les ouvrir au monde de la musique, et ce au-delà des différences de langue et d’appartenance nationale. La musique étant probablement l’un des meilleurs supports pour stimuler cet esprit d’ouverture. Des partenariats qui vont bien au-delà de cet exemple, tel celui projeté avec l’un des musées d’Art contemporain de la capitale ou encore, pour mentionner un tout autre domaine, celui noué avec la Chambre de Commerce et d’Industrie franco-hongroise. Sans parler, bien sûr, de l’Institut français.

Le tout agrémenté d’une foule d’animations culturelles ou ludiques que nous ne pourrons ici mentionner de façon exhaustive, telle cette petite troupe de théâtre, la projection de films ou encore, pour en montrer la diversité, l’organisation de sorties (65 dans l’année!), voire d’une loterie. Le tout dans une ambiance de convivialité. Animations auxquelles sont associées les familles et au montage desquelles participe activement l’Association des Parents d’Élèves, très présente dans la vie du lycée. Une Association au demeurant partie prenante dans la gestion et l’orientation de la vie de l’établissement.    

Par-delà leur rôle d’enseignants, éducateurs et animateurs, les professeurs du lycée (Hongrois et Français eux-mêmes issus d’une formation de haut niveau) ont le souci de suivre leurs étudiants une fois ceux-ci sortis du lycée. Que ce soit dans leurs études supérieures ou dans la vie professionnelle. Que ce soit en Hongrie, en France ou ailleurs. Ce dont est venue nous témoigner une ancienne élève qui occupe aujourd’hui un poste de responsabilité au sein d’un musée de la ville. Et les cas sont nombreux. Si le terme n’était pas si galvaudé, voire quelque peu ronflant, nous parlerions volontiers d’une famille.

Enfin, ce qui le distingue peut-être des autres établissements étrangers sur la place de Budapest, le lycée français, que l’on pourrait croire réserver à une élite, s’ouvre de plus en plus en direction de milieux moins favorisés, notamment grâce à l’attribution de bourses et aussi par ses conditions matérielles d’accès sensiblement  plus favorables.

Pour en revenir à cette journée de portes ouvertes, ce qui nous a particulièrement frappés est la présence de très nombreux jeunes enfants. Qui semblent ne s’être nullement ennuyés, bien au contraire! (Et leurs parents apparemment enchantés...) Ceci à mettre au crédit d’une parfaite organisation  où aucun détail n’avait été laissé de côté.   

Que dire de plus? Bien au-delà d’une présence française, le lycée Gustave Eiffel de Budapest occupe une place active dans la vie de la capitale et du pays, agissant comme une sorte de catalyseur pour rapprocher les uns des autres, ouvrir les uns aux autres. Ce dont nous avons grand besoin par les temps qui courent...

Souhaitons-lui longue vie!     

Pierre Waline

Photos: LFGEB

 

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