Budapest mon amour

Budapest mon amour

Vous venez d’arriver à Budapest ou vous souhaitez connaître l’essentiel de cette ville, cet article est fait pour vous. Loin des promenades oniriques, voici présentés en deux numéros les grands lieux de la perle du Danube. Bien entendu les lieux et monuments proposés ne constituent en rien une liste exhaustive. Achetez-vous une carte de la ville et suivez le guide!

 

 

Un peu d’Histoire

Sans remonter à l’aube des temps, force est de constater que ces rives du Danube ont toujours été plaisantes aux yeux des voyageurs de passage, au point que Celtes et Romains n’hésitèrent pas à s’installer durablement. C’est en 1259 que furent mentionnés pour la première fois les noms de Buda (Vetus Buda) et de Pest (castrum Pest). Les Rois de la dynastie d’Árpád avaient fait de Székesfehérvár et d’Esztergom leurs capitales mais, après l’invasion des Mongols en 1241, Béla IV décida de faire construire une citadelle sur la Colline du château à Buda. C’est Sigismond (1387-1437) qui développa la cité médiévale pour en faire une ville importante. La ville fut prise par les Turcs en 1541 et ceux-ci ne la quittèrent qu’en 1686 non sans laisser de nombreuses traces de leur long séjour. Au XVIIe et XVIIIe la ville se développa encore pour prendre, au XIXe siècle, grâce au formidable essor économique que connut le pays, une partie de ses contours actuels. Comme souvent dans l’Histoire mouvementée de ce pays, ce sont des catastrophes qui permirent de faire table rase du passé et de construire de nouveaux quartiers. Ainsi, en 1838 après la grande crue qui détruisit plus de 5000 bâtiments, la ville changea de visage. Le véritable acte de naissance de Budapest fut signé le 17 novembre 1873 quand les conseils municipaux de Buda, Óbuda et Pest décidèrent conjointement de se réunir pour fonder une seule ville qui allait devenir le coeur de la Hongrie comme l’avait tant désiré le comte István Széchenyi. En 1888 la première ligne de tramway entrait en fonction, suivie en 1896, pour l’anniversaire du premier millénaire de la Hongrie, d’une ligne de métro, la première en Europe centrale. Ce n’est que le 1er janvier 1950, avec le rattachement de 7 villes et 16 villages que la ville passa de X à XXIII arrondissements et atteignit sa taille actuelle de 525 Km2.

Côté Buda

Il ne reste presque plus de traces de la rivalité amicale que se vouaient les habitants de Buda et de Pest. Buda la vallonnée est toujours réputée pour son air plus pur et ses habitants plus riches mais cela ne fait plus jaser les Pestois.

Le premier site à visiter est celui du château puisqu’il permet de se faire une première idée de la ville qu’il surplombe. Le site était déjà habité au paléolithique, probablement du fait des 10 km de caves et de grottes qui forment un réseau complexe à l’intérieur de la colline. Le château, commencé par Béla IV, fut complété sous Mathias Hunyadi (1458-1490) grand protecteur des Arts, délaissé pendant l’occupation turque, il fut embelli par les Habsbourg et en partie reconstruit après la Seconde Guerre mondiale. Le quartier du château abrite la Galerie nationale, le musée d’Histoire contemporaine et la bibliothèque nationale Széchenyi (grand bienfaiteur de la ville, le comte lui consacra plus d’une année de ses revenus avant que sa famille ne le fit interner...) et le Palais Sándor, résidence du président de la République. Un peu avant le château se trouve l’église Mathias, une des plus belles de Budapest, et dans la rue qui lui fait face la plus ancienne pâtisserie de la ville: Ruszwurm (Szentháromság utca, prenez-y au moins un café!). Le quartier abrite moult merveilles dont nous ne parlerons pas faute de place, évitez néanmoins les restaurants pour touristes autres que le café Pierrot et le restaurant du Hilton (dans un ancien couvent, mélange d’ancien et de moderne, l’hôtel a gardé un certain charme).

A quelques arrêts de tram de la place Moscou (celle où vous avez pris la navette pour le château, il suffit de descendre quelques marches et vous êtes devant l’arrêt du tram 18) vous trouverez l’Hôtel Gellért et ses célèbres thermes. L’Hôtel se trouve au bas de la colline homonyme qui abrite une citadelle offrant un joli panorama et une bonne ballade pour les amateurs. Saint-Gellért fut un évêque martyr jeté du haut de la colline par des Hongrois païens en 1046. Elle abrita des réunions de magie noire jusqu’au XVIIIe... et une église rupestre, taillée dans la grotte Saint István, que l'on peut visiter.

Si, à la sortie du château, la colline Gellért ne vous tente pas, prenez le boulevard Margit, puis la rue Török, pour enfin remonter la rue Gül Baba en haut de laquelle vous trouverez le mausolée du même nom, un des lieux saints de l’Islam, qui abrite l'un des conquérants turcs mort lors du siège du château. Si la promenade vous a éprouvée (trente minutes dont dix en côte ), un café idyllique jouxte le tombeau.

Revenu au pont Margit (dont nous parlerons dans deux semaines) vous pouvez prendre le HÉV (RER local) pour Óbuda (Station Árpád híd) afin d’admirer les vieilles maisons et les oeuvres de Vasarely, Acquincum et ses ruines romaines et, au terminus, Szentendre, autrefois ville serbe. C’est le Barbizon local, mais ce n’est déjà plus Budapest...

Xavier Glangeaud

(suite dans le JFB n°270, sortie le 21/08)

 

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