Hungaroring... jusqu’à quand ?

Hungaroring... jusqu’à quand ?

Le Grand Prix de Hongrie de Formule 1 se déroulera cette année du 24 au 26 juillet à Mogyoród, à 20 kilomètres au nord de Budapest. 23 ans après la première course organisée sur le circuit Hungaroring, cette compétition sera peut-être l’une des dernières.

L’histoire du Grand Prix de Hongrie a commencé en 1983, à l’occasion d’un circuit à Monte Carlo au cours duquel Bernie Ecclestone, alors à la tête de la la FOCA (Formula One Constructors Association), fit part à son ami Tamás Rohonyi, Brésilien d’origine hongroise, de sa volonté d’organiser une étape du championnat mondial derrière le rideau de fer. Le long processus d’organisation et de préparation porta ses fruits et le 10 septembre 1985, le premier contrat de Grand Prix de Hongrie était signé pour une période de 5 ans. Après cela, tout s’enchaîna très vite. La construction de l’un des plus beaux circuits du championnat fut effectuée en 8 mois et la première compétition s’y déroula le 10 août 1986. De nos jours, le Hungaroring est considéré partout dans le monde comme un circuit renommé et prestigieux.

L’importance des avantages économiques et touristiques d’un tel circuit a vite été reconnue par de nombreux pays dont la Hongrie. La participation au cham-pionnat de Formule 1 est un des moyens les plus efficaces d’arriver à une connaissance et reconnaissance internationale. Cette année, parallèlement au circuit, un festival nommé Hungaroring Fest sera également organisé au Château de Buda afin d’offrir un choix de programmes plus élargi à ceux qui s’y intéressent. Mais, comme bien d’autres secteurs, la Formule 1 a été également touchée par la crise économique. En raison de l’affaiblissement du forint, l’organisation du Grand Prix de Hongrie coûtera des milliards supplémentaires au pays. D’après les informations du journal Világgazdaság, le ministère des Finances et celui des Municipalités assurent les ressources supplémentaires pour le circuit en 2009 et 2010 mais ils ne soutiennent pas la signature du contrat pour la période 2012-2016 à cause de ressources financières modestes. Cela n’est pas surprenant, sachant que les droits d’organisation de la course ont augmenté, cette année, de 1,74 milliards de HUF en plus des 3,14 milliards de HUF initiallement prévus. En outre, les droits d’organisation du circuit augmentent de 10% d’année en année, suivant l’accord conclu avec Bernie Ecclestone. Le bilan s’alourdit donc: les immenses dépenses ne sont pas équilibrées par les revenus et, selon certaines estimations, en 2011 le Grand Prix de Hongrie pourrait occasionner un déficit de 1,5 milliard de HUF. Les conséquences que l’éventuelle suppression du circuit hongrois peuvent entraîner sur les plans économique et touristique sont encore imprévisibles.

La Formule 1 rencontre de nombreux problèmes au niveau international également. Ainsi la scission éventuelle des équipes participantes en raison de l’introduction d’un plafond financier a suscité récemment de vives polémiques. Le but de ce règlement était d’accorder une liberté technique plus grande aux équipes qui respectent les 45 milliards d’euros annuels définis par la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile). La FOTA (Formula One Teams Association), refusant ce règlement, a envisagé l’organisation d’une nouvelle compétition. Les négociations entre la FIA et la FOTA semblent s’être conclues par un accord sur la diminution progressive des dépenses: en 2011, les équipes devraient disposer d’un budget comparable à celui du début des années 1990. Bien que la Formule 1 semble être sauvée par cet accord, dont la version finale sera très probablement rendue publique lors du prochain Grand Prix en Hongrie, il n’est pas certain que l’on puisse voir les Ferrari, McLaren-Mercedes, BMW Sauber, Renault, Toyota, Brawn GP, Red Bull et Toro Rosso sur Hungaroring en 2012...

Máté Kovács

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