Vaccination H1N1 – une solution optimale?

Vaccination H1N1 – une solution optimale?

Conformément à l’une des premières décisions du Parlement depuis la rentrée, la Hongrie se procurera 6 millions de doses du nouveau vaccin contre le virus A H1N1, dont 4 millions seront injectés gratuitement aux personnes les plus vulnérables lors de la première vague de vaccination qui a commencé début octobre.

Prévention

Les 6 millions de doses, d'une valeur de 6 Mds de HUF, pourraient suffire à la protection de 40% de la population hongroise – à condition que l’on accepte de se faire vacciner. En effet l’appréciation de l’efficacité et des mesures de prévention contre le nouveau virus sont peu claires. Malgré la recommandation de l'OMS et de l’Etat hongrois, nombreux sont ceux qui disent ne pas vouloir se faire vacciner à cause du manque d’informations sur les effets secondaires du vaccin.

Selon les informations les plus récentes de l'OMS, jusqu’à présent on a enregistré presque 350 000 contaminations par le virus H1N1, dont au moins 4100 ont causé le décès des patients. En Hongrie, à l'heure où nous mettons sous presses, on a dénombré 234 patients contaminés par le nouveau virus, parmi lesquelles 3 sont mortes. Le vaccin est désormais disponible et, depuis début octobre, les médecins généralistes et les hôpitaux, disposant déjà au total de 2 millions de doses, peuvent commencer la vaccination. Comme la quantité total de vaccins ne couvrira pas la totalité de la population, l'OMS recommande aux pays d'élaborer leur stratégie de vaccination en établissant des priorités nationales. Les Etats devront ainsi choisir entre 3 objectifs, impossibles à accomplir en même temps: l’arrêt de la pandémie, la protection des institutions stratégiques nationales ou la baisse des cas mortels.

La stratégie nationale hongroise prévoit de procéder à une vaccination gratuite en 3 phases: ce sont d’abord les personnes les plus fragiles, femmes enceintes, malades chroniques, employés des centres sanitaires, policiers et pompiers, qui recevront gratuitement le vaccin, soit 500 000 personnes. La 2e phase de vaccination gratuite concerne les enfants de moins de 14 ans et les professeurs. La 3e phase portera sur les familles des bébés de moins de 6 mois. Une forme payante du vaccin sera tout de même accessible pour le reste de la population à un prix estimé à 3000 HUF, soit 1500 HUF pour la dose de vaccin achetée en pharmacie et 1500 HUF maximum que les médecins généralistes pourront demander en contrepartie de la vaccination.

Protection

La stratégie nationale des mesures antipandémiques, outre ces mesures de prévention, se basent également sur un deuxième pilier: les mesures de protection. Cette stratégie porte sur le stockage des remèdes antiviraux sensés raccourcir la période de guérison des patients contaminés et ainsi faire obstacle à la pandémie. Comme nous l'avons déjà évoqué dans nos colonnes, la Hongrie dispose d'un stock stratégique de médicaments antiviraux suffisant pour couvrir les besoins de 7 à 8% de la population. Notons que la quantité minimale de stock stratégiques obligatoires est de 5%. Mais si la Hongrie dispose de médicaments antiviraux en quantité suffisante, son stock n’est pas diversifié. Malgré les recommandations internationales, indiquant de se doter des médicaments de deux laboratoires, GSK et Roche, le stock Hongrois n'est constitué que des produits Roche. Pourquoi? Car la stratégie nationale porte plutôt sur la prévention que sur la protection et met d'avantage l'accent sur la vaccination, comme le souligne Tamas Szekely, ministre de la santé.

Méfiance

Prévention – mot clé pour échapper à propagation globale du virus H1N1. Or de nombreuses personnes refusent de se faire vacciner. Du fait de la très courte période d’élaboration du vaccin, les examens portant sur les possibles effets secondaires et sur l’efficacité réelle du vaccin n’ont pas eu lieu. C’est la raison pour laquelle l’appréciation de la vaccination par les patients et les généralistes est ambiguë. Les médecins favorisent plutôt les méthodes de prévention selon des traitements conservatifs, basés sur la désinfection. Ils argumentent leur avis selon des indices objectifs, comme la faible distinction entre les symptômes de la grippe H1N1 et ceux de la grippe saisonnière et selon le taux de contamination presque égal entre les deux maladies. De plus, lors la dernière pandémie de grippe porcine aux Etats-Unis en 1976, la vague de vaccination alors menée avait causé plus de victimes que la maladie elle-même.

Il faut noter que la demande globale du vaccin H1N1 sera couverte par environ 25 laboratoires pharmaceutiques, parmi lesquels 5 grandes sociétés couvriront 80% de la production. Jusqu'à présent, la récession n’avait pas fortement touché l’industrie pharmaceutique, qui bénéficie désormais de nouveaux débouchés avec ce virus. Le laboratoire hongrois producteur de ce vaccin, la société Omnivest Kft., bénéficiant de fonds nationaux, couvrira la demande hongroise. Tel est son objectif, d’autant plus que l'Etat hongrois participe à cet investissement et qu'il espère à son tour retirer des bénéfices de cette campagne de vaccination, objectif qu’il n’avait pas réussi à accomplir lors la grippe aviaire, celle-ci n’étant pas finalement pas devenu une épidémie globale.

Kata Bors

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