Y-a-t-il un pilote pour sauver le foot?

Y-a-t-il un pilote pour sauver le foot?

Le football hongrois revient, en cette fin d’année 2009, au cœur de l’actualité européenne. De nombreux articles sont consacrés au club de Debrecen VSC, au Honvéd Budapest et également, dans une moindre mesure, au club de Ferencváros. Par quel miracle trois clubs hongrois se retrouvent-ils dans le tourbillon de l’actualité?

 Malheureusement, ce n'est pas sur les terrains que brillent les équipes magyares. Même si Debrecen a pu se qualifier en phase finale de la ligue des champions, la ribambelle de défaites a mis à jour l’abîme qui sépare les meilleurs clubs hongrois du reste des équipes, françaises, italiennes ou anglaises. Le football hongrois est en pleine crise. Celle-ci n est pas nouvelle, mais l’ouverture par l'UEFA (Union européenne des Associations de Football) d’une enquête sur la possibilité de matchs truqués par le Honvéd Budapest, rend la situation plus qu’embarrassante. Dans les faits, le match impliqué est celui qui s'est joué le 30 juillet 2009 contre le club Turc de Fenerbahce. Les hongrois avaient alors perdu 5 buts à 1 sur leur propre terrain. Une enquête est en cours pour s’assurer que le match s’est déroulé selon les règles. Les soupçons portent sur l’éventuelle planification du résultat à l'avance, dans le but de remporter des paris quant aux résultats du match.

Mais l’affaire ne concerne pas seulement le club de la capitale hongroise. Sur 200 matchs dont le score semble douteux, l’UEFA a ouvert des enquêtes concernant 6 autres matchs. Ces rencontres se sont toutes déroulées l’été dernier et opposaient le Stabaek IF au KF Tirana, le Bnei Yehuda Tel-Aviv au FC Dinaburg (match aller et retour), le Rapid de Vienne au KS Vllaznia, (match aller et retour) et enfin le NH IK Ljubljana au Metalurg Donetsk. Les suspects sont en premier lieu des joueurs, pris de façon individuelle, mais les soupçons se portent aussi sur l’ensemble d’une équipe voire même sur les deux équipes. L’enquête s'intéresse également aux arbitres et à toutes personnes ayant pu avoir une influence sur le score de ces rencontres.

En attendant le rapport des instances européennes, le club de Honvéd, treize fois champion de Hongrie, a nié toute implication dans un quelconque trucage. Un communiqué était publié sur son site Internet avant même l’annonce officielle de l’UEFA: «Nous voulons assurer le monde du football que le Honved Budapest n'est pas impliqué et ne peut être impliqué dans l'affaire des matchs truqués», avant d'ajouter «dans chaque club, il y a des joueurs prêts à tricher contre de l'argent. Si des preuves sont rassemblées contre un fautif, le club associé à la Fédération hongroise de football prendra les sanctions les plus sévères contre lui.»

Depuis l’arrêt Bosman en 1992, les frontières du football se sont ouvertes et chaque joueur professionnel possède une totale liberté de mouvement comme n’importe quel citoyen de l'Union Européenne. Cette situation a démultiplié le phénomène de concentration dans le football où une poignée de clubs, une vingtaine en Europe, disposent de moyens énormes alors que le reste des clubs végètent. Le football hongrois n’a pas su attirer les investisseurs et est resté en marge du football-business. Sans argent ni résultat, il connait aujourd’hui une quasi mort clinique. Cette situation est propice aux trucages de match. Lors des premières rencontres des coupes européennes, l’écart est tellement grand entre les équipes que les petits clubs sont presque assurés de perdre. Si un résultat est fixé à l’avance, il y a possibilité de gagner beaucoup d’argent, en pot de vin voire directement via les sites de paris en ligne autorisés depuis peu dans toute l’Europe.

Par ailleurs, une partie des supporters du club de Ferencváros sont tellement remontés contre les dirigeants du club qu’ils ne se contentent pas de déserter les tribunes mais empêchent également le bon fonctionnement des rencontres. Lors du match entre Ferencváros et Miskolc, une partie des spectateurs a envahi le terrain suite aux 3 buts encaissés par les Budapestois. Le match ne reprit jamais et exposa le club à une fermeture de stade pour trois matchs successif ainsi qu'une amende.

 

David Sauvignon

 

 

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