Green Sziget

Green Sziget

En 2009, le festival Sziget a remporté le prix du «Festival Vert», qui récompense les efforts menés afin de réduire l’impact sur l’environnement de ce rassemblement festif.

 

 

 

Le mot “Sziget” est inscrit dans l’inconscient collectif des dernières générations comme étant le synonyme de l’été, de la jeunesse et de la culture alternative d’Europe de l’Est. C’était justement le but des organisateurs lorsqu’ils ont créé le Sziget Fesztivál en 1993. A l’époque, le “phénomène Sziget” s’intégrait organiquement dans l’opposition à l’établishement des premières années de l’ère postcommuniste comme étant une forme d’expression du désillusionnement des jeunes face aux régimes politiques quels qu’ils soient, une forme de révolte peu silencieuse contre les valeurs de la société majoritaire. Ce phénomène, sans précédent dans l’histoire hongroise, devait attirer l’attention, par définition. Une attention positive de la part de ceux qui voyaient la possibilité de transformer la société à travers ce Woodstock hongrois, et une attention négative, bien sûr, de la part de ceux qui critiquent l’impact des visiteurs sur la nature du Hajogyari Sziget, l’île qui abrite le Festival depuis ses débuts.

L’année dernière, le festival a attiré plus 390.000 visiteurs. Parmi les programmes, ne figurent plus seulement des groupes de rock, comme autrefois, mais aussi des organisations civiles, religieuses et gouvernementales. L’histoire du festival Sziget a en outre été ponctuée de nombreux procès entre les mairies d’Obuda et de Ujpest et les organisateurs, du fait de la “pollution sonore” engendrée par les concerts. Mais le Sziget a également reçu des distinctions. Ainsi en 2009 a-t-il remporté le prix du “Festival Vert” pour ses efforts menés afin de favoriser et populariser des attitudes respectueuses de l’environnement.

Malgré le fait que les premiers Sziget ont été organisés pour réfuter les valeurs de la société consumériste, il était inévitable que, avec la croissance du nombre des visiteurs, le festival ne devienne peu à peu lui-même l’un des emblèmes de la consommation et du show-biz. C’est justement pour contester cette nouvelle image du festival que les organisateurs ont décidé de consacrer plus d’énergie et d’argent afin de créer un “Sziget Vert”. Le Zöld Udvar (Cour Verte) fut inauguré en 2001 afin offrir aux visiteurs des programmes autour de l’écologie et attirer l’attention, surtout de la société hongroise, sur l’importance des attitudes “vertes”. Ceux qui visitent la Cour Verte peuvent assister à des programmes autour de sujets tels que “la protection de l’environnement et des animaux”, “les OGM”, “l’équilibre alimentaire”, ou encore «le commerce équitable». De plus, depuis sa création, la Cour Verte est devenue une véritable plateforme de discussion et d’échange d’idées sur des sujets qui préoccupent les hommes du XXIe siècle, comme “la mondialisation”, “la communication non-violente”, “le bénévolat internationale”, etc.

Les organisateurs du festival ont en outre élaboré un projet en 2000 à l’aide de plusieurs experts, intitulé “Un Sziget plus propre – Un festival dans un environnement écologique”, afin de concevoir un ensemble de moyens et de méthodes pour réduire l’impact du festival sur l’environnement de l’île. Depuis, les déchets provenant du festival sont triés et transportés vers des plateformes de recyclage, un engagement qui a valeur d’exemple en Hongrie où le recyclage n’est pas encore une pratique répandue. Pour populariser cette pratique, chaque année des compétitions sont organisées pour les “habitants du Sziget” qui peuvent recevoir des prix pour avoir ramassé des canettes de bière ou des bouteilles en plastiques. Le “déchet-commando” distribue des “billets du Sziget Propre” aux festivaliers qui recyclent leurs déchets. Bons échangeables contre des T-shirts ou des casquettes.

L’un des principaux participants au profil vert du Sziget est le Ministère de l’Environnement, qui dispose d’une tente au festival. Dans la Cour Verte, les intéressés peuvent charger leurs portables ou préparer leurs petits déjeuners à l’aide de l’énergie solaire. Au-delà du maintien de la propreté de l’île, les organisateurs dépensent plusieurs millions de HUF chaque année pour développer l’île et, selon des études réalisées annuellement, le parc naturel de l’île semble se porter de mieux en mieux. L’année dernière, les visiteurs ont ramassé 9 tonnes de verre et de bouteilles en plastique, 1,5 tonnes de canettes et 3,6 tonnes de bouteilles de verre. Par ailleurs, 9 tonnes de nourriture et d’huile destinées aux ordures ont terminé dans les recycleurs de protéine. 2009 a également vu l’introduction de collecteurs du type Baby Polyskon, fabriqués par une société hongroise et grâce auxquels 90% des déchets fut rendu recyclable et 150 kg de batteries furent échangées contre des pommes. Cette année, les organisateurs prévoient d’améliorer ces résultats.

Kinga Neder

 

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